Romain & Clément Meyer - Odyssée Managériale : L’Odyssée Managériale : transmettre de nouvelles formes de management
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L’Odyssée Managériale : transmettre de nouvelles formes de management

MANAGEMENT RH / QVT ||
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20/07/2022
Romain & Clément Meyer  - Odyssée Managériale
Romain & Clément Meyer
Président (diplômé du Master International Business de l’Université Paris-Dauphine)/ Management innovation explorer (étudiant à l’Emlyon Business School)
Odyssée Managériale

Fondée en 2019, l’association « L’Odyssée Managériale » permet d’explorer et de partager de nouvelles pratiques de management en envoyant chaque année un duo à travers le monde, pour découvrir d’autres cultures d’entreprises et transmettre ces expériences. Après avoir visité la Norvège, l’Islande, le Brésil, la Colombie, le Canada, les États-Unis, et la Corée du Sud, les frères Meyer - désignés comme « duo 2022 » par l’association - posent leurs valises au Vietnam et font un premier bilan de leurs expériences.

Pouvez-vous nous présenter l’Odyssée Managériale ? Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet ?
L’association a vu le jour en 2019, grâce à Thibaud Huriez, Romain Thievenaz, Léo Lustig et François Hubert. Son but est d’explorer et de partager de nouvelles pratiques de management en s’appuyant sur deux axes : comprendre la culture du pays et l’impact de celle-ci sur le management, puis rencontrer des entreprises qui cassent les codes de l’entreprise traditionnelle pour créer un réseau international de partenaires engagés. Nous bénéficions du soutien de trois entreprises mentors : Altman Partners, Imfusio et The NextGen Enterprise.

Pour les duos, l’Odyssée se déroule en trois phases :

  • La préparation, durant laquelle nous devons lever des fonds, préparer le voyage et gérer les relations avec les partenaires.
  • Le voyage, avec des rencontres inspirantes quasi quotidiennes.
  • La transmission, notamment à travers de conférences, auprès de nos partenaires et de tous ceux qui nous suivent depuis le départ.


Ce qui nous a poussés à tenter l’expérience, c’est tout d’abord l’envie de nous retrouver, en tant que frères, pour vivre une expérience différenciante et sortir de notre zone de confort. C’est aussi la volonté de confronter notre vision des choses, nos convictions, à la réalité des choses et de transmettre des solutions très concrètes importées d’autres cultures.

Vous revenez tout juste de Corée du Sud. Quelles sont vos premières impressions ?
De manière générale, la culture dans l’entreprise est très différente de ce que nous connaissons en France. Il existe un modèle assez « militaire » et l’empreinte de la culture sociétale est très marquée dans l’organisation. Les titres sont très importants notamment, et guident les relations au travail. D’un point de vue occidental, cela peut sembler un peu archaïque, mais les travailleurs coréens semblent à l’aise avec cette culture hiérarchique, nous n’avons pas particulièrement senti une envie de changement sur ce point particulier. Et il faut bien constater que la Corée du Sud est extrêmement performante dans son mélange de tradition et de modernité ; elle possède une très grande force de frappe, qui lui a permis en seulement 40 ans de passer d’une situation d’extrême pauvreté marquée par la guerre à la position d’un des pays les plus performants sur le marché mondial. Les entreprises coréennes ne sont pas très innovantes, mais sont extrêmement performantes grâce également à une culture de l’action.

Plus généralement, dans l’ensemble de vos voyages, qu’est-ce que vous souhaiteriez importer en France ? Qu’est-ce qui vous semble réalisable ?
Une des premières conclusions de nos voyages, c’est que dans l’entreprise, tout est faisable. Quelle que soit la culture à l’origine. Lors de nos différentes rencontres, deux sujets majeurs d’innovation managériale ont émergé.

Tout d’abord la question de la flexibilité. Une flexibilité géographique, qui suppose la possibilité de travailler en mobilité, à l’étranger, de télétravailler, etc. Nous avons notamment rencontré des entreprises qui encouragent et accompagnent leurs salariés à travailler à l’étranger chaque année. Mais également une flexibilité temporelle, avec une différence marquée entre une culture du présentéisme et une culture du résultat. En Norvège par exemple, tant que l’objectif est atteint, il n’y a aucune contrainte horaire. En France, cela pourrait être mis en place rapidement et sans problème, mais le changement doit venir des leaders et des dirigeants dans l’entreprise.

Le deuxième point, c’est la mise en place d’une culture du « care », avec des entreprises qui se soucient authentiquement de leurs salariés et font passer leur bien-être avant toute chose. Les entreprises que nous avons rencontré qui ont réussies à développer cette culture possèdent un taux de rétention très fort et un turnover très faible, même dans les secteurs très concurrentiels. Ce sont des structures qui prennent le temps de questionner leurs collaborateurs, aussi bien sur leurs aspirations que leurs situations professionnelles et personnelles. Cela permet d’instaurer un climat de confiance, qui est la base d’une culture saine dans l’entreprise.

Bien sûr, tout cela peut être chronophage et compliqué à mettre en place, mais cela peut amener à des résultats inespérés et des bénéfices énormes. Il faut prendre conscience qu’un réel avantage compétitif ne viendra jamais d’un outil ou d’une nouvelle technologie, car ceux-ci seront rapidement dépassés. Le vrai atout, c’est l’innovation managériale.

Quelle est la suite pour vous ?
Pour l’instant, nous sommes encore au Vietnam pour quelques semaines. Ensuite, nous allons prendre une peu de repos, car l’Odyssée demande tout de même un grand investissement et beaucoup d’énergie. Nous passerons ensuite rapidement au rapport final, qui est un condensé de tout ce que nous avons pu voir lors de nos voyages. De retour en France, nous allons entrer dans la « phase 3 », avec quatre mois durant lesquels nous allons essayer de transmettre tout ce que nous avons vécu. Nous devons également recruter un nouveau duo pour 2023 ;

Puis nous allons réfléchir à la suite pour nous. Nous avons beaucoup d’idées, nous sommes ouverts à toutes les opportunités et nous sortons grandis de cette expérience. Maintenant, il faut bien choisir.