l était une fouée… Baptême du feu pour le moins douloureux pour Pascal Baruchi, le tout nouveau président du comité de l'Union des Producteurs de Grands Vins de Loire Layon Aubance (UPGV), association organisatrice de la Fête des vins d’Anjou, qui devait se tenir le week-end prochain, le samedi 18 et le dimanche 19 mai sur les quais de la Loire à Chalonnes-sur-Loire. Pascal Baruchi et son équipe ont dû annuler la 63ème édition de cet évènement populaire, qui réunit entre 10 et 15 000 visiteurs chaque année.
Au-delà de la trentaine de vignerons locaux qui proposent de la dégustation-vente, d’autres stands sont invités, notamment autour de la gastronomie. Et c’est l’un d’entre eux qui a mis le feu au village. La Flamme angevine, qui cuisine des fouées – des petits pains fourrés – est tenue par des militants identitaires, connus pour leur appartenance à divers groupuscules d’extrême droite, dont l’Alvarium, dissous par le ministère de l’Intérieur pour des troubles à l’ordre public en 2021. Dissolution confirmée par le Conseil d’Etat en 2023.
La présence de ce stand n’a pas été du goût d’habitants de la commune, et sans doute aussi d’opposants politiques à la municipalité de Chalonnes, qui ont distribué des tracts sur les marchés et agité les réseaux sociaux pour que la Flamme angevine soit écartée de la fête. Manifestement, selon Pascal Baruchi et ses bénévoles, certains seraient allés plus loin. « L'UPGV a été également citée dans les écrits distribués, comme soutenant les actes de violences, de xénophobie, de racisme de ces dirigeants. Ce qui est de la diffamation. Notre comité est une structure apolitique et ses membres, tous bénévoles, ne cautionnent surtout pas ces fait », indique l’association dans un communiqué, en précisant qu’une plainte avait été déposée contre X pour diffamation.
Et de plaider le fait qu’un évènement comme celui-ci ne peut pas connaître toutes les orientations politiques, voire religieuses des dirigeants de tous ses exposants. Sachant que la Flamme angevine aurait dû intervenir ce prochain week-end pour la troisième année consécutive. Jusque-là, personne n’avait identifié les marchands de fouées autrement que par leur commerce.
Conséquence, pris dans un étau. « Entre la peste et le choléra », comme le souligne le président. La fête a été annulée. Soit, elle maintenait le stand incriminé au risque de voir une manifestation, voire des violences émergées pendant le week-end, soit elle cassait le contrat avec la Flamme angevine, et s’exposait à des poursuites judiciaires. L’objectif étant de « sauver l’image de la Fête des vins d’Anjou », et, désormais de se tourner vers 2025.