Quand je vois ce qu’il se passe autour de la Côte d’Or, je me dis que l’on s’en sort bien » résume Benoît Bazerolle, conseiller viticole chez Apex, ce 24 avril.
La succession de gelées ne semble avoir fait que des dégâts partiels et localisés dans le département. « Certaines stations météo ont enregistré des -1,6°C voire -2°C mais globalement les températures n’ont pas trop plongé sous le zéro » explique le conseiller. Les viticulteurs ont également eu la chance que la couverture nuageuse se reconstitue en fin de nuits, et que le vent soit présent lors des matinées les plus froides.
Des dégâts pourraient persister dans quelques parcelles d’altitude et des combes des Hautes Côtes de Nuits. « Il y a aussi quelques symptômes de gel du côté d’Auxey-Duresses, Monthelie et Saint-Aubin, mais si ça s’arrête là, nous n’aurons pas le droit de nous plaindre, notre situation est sans commune mesure avec celles que nous avons vécues en 2016 et 2021 et loin d’être aussi grave que celle que connaissent aujourd’hui certains de nos voisins » relativise Benoît Bazerolle.
Les dégâts semblent en effet bien plus conséquents dans les vignobles du Jura, de la Savoie, ou du Bugey. Comme la Côte d’Or, l’Alsace s’est a priori plutôt bien tirée de l’épisode gélif. « Les viticulteurs sont assez zen, témoigne à son tour Marie-Noelle Lauer, de la Chambre d’agriculture du Bas-Rhin. Du froid est encore annoncé cette nuit mais le plus dur semble passé ».
En faisant le tour des parcelles, la conseillère a toutefois repéré des parcelles bien amochées, avec parfois 100% de vignes touchées, comme dans la commune de Balbronn, régulièrement soumise au retour de froid des Vosges, ou dans la vallée de Turckheim, à l’approche de Colmar. « Ce n’est pas beau à voir et il y aura surement de la perte mais quand on fait 100 mètres la situation s’améliore » tempère Marie-Noëlle Lauer, qui attend de voir dans les prochains jours comment les contre-bourgeons vont repartir.