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Des viticulteurs reprogramment le moteur de leur tracteur et économisent du GNR
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Lâcher de chevaux
Des viticulteurs reprogramment le moteur de leur tracteur et économisent du GNR

Des viticulteurs ont fait reprogrammer le moteur de leur tracteur pour gagner en puissance et en couple. Ils économisent du GNR et se retrouvent au volant d’engins plus vifs et plus confortables.
Par Vincent Gobert Le 26 février 2024
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Des viticulteurs reprogramment le moteur de leur tracteur et économisent du GNR
Tracteur Claas Nexos 220 de Didier Rouvière dont le moteur a été reprogrammé par Sport System - crédit photo : Didier Rouviere
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epuis une dizaine d’années, la reprogrammation des moteurs de tracteurs agricoles s’étend. Des viticulteurs s’informent et s’y mettent, comme Didier Rouvière. « Nous avons fait reprogrammer le moteur de l’un de nos tracteurs Claas Nexos 220 juste après les vendanges 2023 pour gagner un peu de puissance, décrit le chef de culture du domaine Timoine, 72 ha à Pujaut, dans le Gard. Sport-System a modifié l’électronique pour lui faire gagner plus de 10 ch. » De base, ce modèle développe 85 ch. Depuis la reprogrammation, il développe 90 ch à un régime un peu plus faible, grâce à un allongement du temps d’injection.

"Je tiens 1h30 de plus avec un plein"

« La consommation de carburant est significativement réduite, souligne Didier Rouvière. En travail du sol, par exemple, je tiens d’une heure et demie de plus avec le plein. Avant, en commençant tôt le matin, je devais refaire le plein vers 15 h 30. Dorénavant, je peux travailler jusqu’à 17 heures. »

À Gaillac, Mathieu Costes a demandé davantage de puissance et de couple pour son Fendt 208 V Vario de 2015. L’opération s’est déroulée début 2023 quand le tracteur affichait 5 300 heures au compteur. Depuis, ce vigneron, installé sur 17 ha, a fait une campagne complète avec son engin regonflé. « Le tracteur consomme autant qu’avant quand il développait 80 ch. Mais il tire plus dans les pentes ! »

En Charente, Franck Gachet, viticulteur sur 30 ha et entrepreneur de travaux agricoles, a fait reprogrammer ses trois Fendt sur les conseils d’un distributeur de matériel. Les deux premiers – des 209 F Vario – ont été modifiés il y a trois ans et le troisième – un 208 F Vario – l’an dernier. « Je voulais qu’ils développent dans les 110 ch, une puissance équivalente aux Vario 211, explique-t-il. Depuis qu’ils sont reprogrammés, mes tracteurs consomment moins pour les travaux où on ne force pas. Ainsi, on prétaille jusqu’à 12 à 14 heures avec un plein contre 8 à 9 heures auparavant. Je retrouve cette économie pour tous les travaux qui sollicitent peu de puissance comme l’écimage, le passage du vibroculteur, l’intercep, etc. »

Des tracteurs "plus vifs"

Et quand il sollicite la puissance maximale du tracteur, par exemple lorsqu’il traite, il consomme autant qu’avant, mais avec le bénéfice des chevaux supplémentaires. « Les tracteurs ont bien plus de couple au démarrage. Ils sont plus vifs. En bas régime, ils tiennent mieux la sollicitation. Et quand on broie des pierres, il faut assurer les 1 000 tr/min à la prise de force. Avant, il fallait pousser la manette des gaz pour tenir ce régime. C’est moins le cas maintenant. On gagne en confort. »

Cette amélioration du couple, Franck Gachet l’a remarquée à une autre occasion : « Il m’arrive chaque année de tirer une remorque chargée de 6,5 t de piquets. Je plafonnais à 18 à 20 km/h en haut des côtes. J’ai gagné 9 à 10 km/h aux mêmes endroits. De même lorsqu’on traite dans les pentes ou dans les terrains difficiles, on est sûr de garder une vitesse constante. »

Mathieu Costes partage cette observation : « J’ai un pulvérisateur traîné Berthoud avec un essieu tandem. En coteau, quand le terrain est un peu mou, le 208 V Vario non optimisé ralentissait. Ça allait bien mieux l’an dernier avec 15 ch supplémentaires. »

Une prestation qui coûte 1000 € HT

La prestation coûte environ 1 000 € HT. Elle intègre un passage au banc moteur avant et après la reprogrammation. « À raison de 400 heures par an, j’ai amorti la reprogrammation de mon Fendt 208 V Vario en deux à trois ans, confie Mathieu Costes. Mon but est d’amener le tracteur à 9 000 heures. »

Franck Gachet confirme que l’optimisation est rentable, mais sur la base d’un autre calcul. « Avec la reprogrammation, j’ai un Fendt 211 pour 1 000 €, alors qu’à l’achat il coûte 10 000 € de plus qu’un 208 F. Mon tracteur n’est plus du tout le même. Je ne regrette pas du tout cette dépense. »

Pour sa part, Didier Rouvière n’écarte pas la possibilité d’optimiser ses autres Nexos 220. « Nous verrons après cette campagne. Notamment après les traitements, avec les pneumatiques traînés Calvet 4 rangs de 1 000 l. C’est avec eux que l’on sollicite le plus les tracteurs. » Si la pulvé est facilitée, Didier Rouvière commandera l’optimisation des autres tracteurs. La preuve par l’effort.

Des courbes aguichantes

Nombreux sont les ateliers à proposer une reprogrammation moteur. Lorsque Sport-System, l’un des plus connus, intervient dans l’électronique du moteur, il modifie deux paramètres : la puissance et le couple. Ainsi, pour le 208 F Vario de Franck Gachet, il a modifié l’injection électronique pour que le tracteur fournisse 95 ch maxi à un régime moteur de 1 699 tr/min, alors qu’il développait 74 ch à 1 800 tr/min avant la modification. Le tracteur a gagné 21 ch et a déplacé sa performance maximale vers un régime moteur plus bas. Idem au niveau du couple maxi obtenu : 439 Nm à 1 231 tr/min contre 353 Nm à 1 134 tr/min. Les courbes de puissance et de couple en fonction du régime sont plus hautes. Côté revente, l’optimisation de l’électronique du moteur est réversible. Sport-System inclut dans sa prestation le retour aux paramètres d’origine. Mais attention, selon le responsable produit Fendt Antoine Brissart, « nous ne recommandons pas la reprogrammation car, si elle est réalisée, le tracteur perd la garantie constructeur. On touche aussi à la norme antipollution obtenue selon les critères d’origine. Enfin, le plus gros danger serait de modifier le tracteur le plus puissant de la gamme à un niveau de puissance supérieur car il y aurait des risques de casse, notamment sur la transmission. »

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