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Rencontres Santé au travail 2024 : Eric Bothorel s’intéresse à l’intégration de l’IA dans la prévention des risques professionnels

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Etat des lieux et prospective SST
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25/03/2024

Eric Bothorel, député des Côtes d’Armor, participera à la discussion intitulée "Peut-on envisager l'IA comme un avantage pour la santé et la sécurité au travail ?" lors des Rencontres pour la Santé au Travail prévues le 26 mars 2024, apportant ainsi son expertise sur le sujet.


Le mardi 26 mars 2024, la 14ème édition des Rencontres pour la Santé au Travail aura lieu à la Maison de la Chimie à Paris 7. Cet événement, organisé en partenariat avec Préventica, est d'une grande importance dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail. Il offre un cadre propice aux échanges et à la réflexion sur les enjeux de la prévention professionnelle.

Au programme, plusieurs tables rondes exploreront différents aspects de la santé au travail. Eric Bothorel, député des Côtes d’Armor, contribuera à l’échange intitulé "Peut-on envisager l'IA comme un avantage pour la santé et la sécurité au travail ?". Avant ces Rencontres, il a accepté de partager quelques réflexions sur ce sujet capital.

 

Sur quelle thématique allez-vous intervenir à l’occasion de la 14e édition des Rencontres pour la Santé au travail ?

J’aurais l’honneur de présider et d’intervenir lors de la table ronde sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la santé et la sécurité au travail. 

 

Comment l'IA peut-elle être intégrée dans les stratégies de prévention des risques professionnels ?

La prévention des risques professionnels constitue une obligation légale pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Je crois que, correctement mise en place, l’IA peut efficacement contribuer à la prévention de ces risques.

 

Dans la prévention primaire d’abord, l’IA ouvre de nouvelles possibilités pour superviser l’environnement de travail : il sera par exemple possible de mettre en place une maintenance prédictive sur un site industriel. Elle pourra également collecter et agréger des données pour éclairer les décisions humaines.  

Dans la prévention secondaire ensuite, l’IA va considérablement améliorer la détection et le suivi médical des travailleurs. Le domaine de la santé est l’un des champs les plus prometteurs pour l’IA, tant pour libérer le personnel médical de tâches administratives que pour affiner la détection et le suivi de pathologies. 

En sens inverse, un mauvais usage des outils d’IA peut exacerber les risques professionnels et psychosociaux ; c’est la raison pour laquelle son déploiement doit être pensé et accompagné. Par ailleurs, je rappelle que l’IA est soumise aux dispositions existantes de notre droit ; la Cnil a par exemple récemment condamné Amazon à une amende de 32 millions d’euros pour « surveillance des salariés ».

 

Quel rôle les pouvoirs publics peuvent-ils jouer pour soutenir et promouvoir cette initiative de prévention ?

Les pouvoirs publics doivent naturellement poursuivre les politiques de prévention des risques professionnels, en soulignant l’opportunité que constitue l’IA dans ce secteur. L’objectif n’est ni de contraindre ni d’imposer cet outil, mais d’accompagner son développement, en conservant à l’esprit de toute innovation comprend une part de sérendipité, notamment dans le champ de la prévention. 

Par ailleurs, nous portons depuis 2018 une politique de soutien résolu à l’IA, pour notamment accélérer le potentiel de recherche et la formation : au total, 2,22 milliards d’euros seront ainsi consacrés à l’IA pour les 5 ans qui viennent, dont 1,5 milliard d’euros de financements publics et 506 millions d’euros de cofinancements privés.

 

Enfin, comment envisagez-vous l'évolution future de l'IA dans le contexte de la santé et de la sécurité au travail ?

L'observation, les études et la recherche sur les impacts des systèmes d'IA sur la quantité et la qualité de l'emploi seront indispensables pour suivre ces évolutions. Un déploiement réussi de l’IA pour la santé et la sécurité au travail devra s’effectuer dans un cadre de dialogue social et spécifique, avec un renforcement et une modernisation des services d'inspection du travail, une formation accrue des personnels pour veiller à la prévention des risques en matière de santé et sécurité au travail. Pour reprendre les conclusions du rapport de la commission sur l’IA qui a rendu ses travaux mi-mars, « il fait peu de doute que le déploiement de l’IA conduira à l’émergence de nouvelles formes d’organisation et de coordination, comme les révolutions technologiques précédentes ».