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Formation professionnelle

Reconversion ou promotion par l'alternance : tout savoir sur la Pro-A

Suite à la réforme de la formation professionnelle et de la création de la loi "Avenir professionnel", un nouveau dispositif de reconversion ou promotion par alternance verra le jour dans les prochaines semaines. Il devrait être baptisé "Pro-A". Dans le même temps, la période de professionnalisation va disparaître.

Comme le confirmait la ministre du Travail, lors d’un discours prononcé en juillet 2018 au Sénat dans le cadre de la mise en place de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, la Pro-A est « un nouveau dispositif puissant de reconversion ou promotion par l’alternance. »

« Ce dispositif est un élément clé qui s’inscrit en complément du plan de formation de l’entreprise (désormais plan de développement des compétences) et du droit individuel via le compte personnel de formation. » Pour faire face à la transformation annoncée des métiers, et mieux l’anticiper, la Pro-A va donc permettre aux personnes en emploi, peu ou pas qualifiées, « de bénéficier d’une mobilité interne ou de se reconvertir en changeant de métier au sein même de leur entreprise grâce à des actions de formation », complète Catherine Fabre, députée LREM en Gironde et rapporteure sur la loi Avenir professionnel pour le volet formation professionnelle et apprentissage. 

Pourquoi la Pro-A ?

La création de la Pro-A, qui va permettre aux salariés les moins diplômés d’accéder à des formations longues et qualifiantes en alternance, vient mettre fin à un autre dispositif de formation plus ou moins similaire : la période de professionnalisation. « Tout est parti d’un constat, explique Catherine Fabre. On s'est rendu compte que la période de professionnalisation n’avait plus d’utilité. Elle est trop souvent utilisée de manière dévoyée par rapport à ses objectifs initiaux. Ce sont plutôt les grandes entreprises qui en profitent aujourd’hui pour financer des formations courtes et certifiantes. Cela ne bénéficie donc pas assez aux publics qui en ont vraiment besoin, ni aux PME. » L’auteure de l’amendement sur la Pro-A a donc souhaité créer un nouveau dispositif pour mettre fin à cette mécanique.

Qui est concerné par la reconversion ou promotion par alternance ?

La Pro-A est principalement destinée aux salariés en CDI, en CUI (contrat unique d’insertion) à durée indéterminée, mais également aux salariés dont la qualification n’est pas suffisante au regard des évolutions technologiques ou de l’organisation du travail. « Plus concrètement, il s’agira de publics qui ne possèdent aucun diplôme ou qui n’ont qu’un CAP ou un Bac, précise la députée. La formation se déroulera sur le temps de travail et le salarié conservera donc sa rémunération. »

Une mise en place dès janvier 2019

A ce jour, de nombreux décrets d’application de la loi Avenir professionnel n’ont pas encore été publiés. Toutefois, « la Pro-A devrait être opérationnelle à compter du 1er janvier 2019 », assure Catherine Fabre. Les avantages et aides financières pour les entreprises doivent encore être définis, « mais ils devraient être du même ordre que pour l’embauche d’apprentis de plus de 21 ans. » Le dispositif sera financé sur le fonds dédié à l’alternance. Reste aux entreprises – et aux salariés – de prendre possession de ce nouvel outil de formation. Pour cela, un simple avenant au contrat de travail devra être rédigé sur lequel seront mentionnés la durée et l’objet de la reconversion ou promotion par alternance.

Yasmina Haddou-Essom