Gestion du stress et des émotions : aller mieux avec la méditation

Le processus de méditation peut être décourageant, mais voyez-le plutôt comme ceci : confortablement assis ou allongé, vous vous accordez un moment de répit pendant lequel vous éloignez votre attention des schémas de pensée automatiques. Quand une personne dit que méditer est difficile, c'est qu'elle a de la peine à lâcher prise , à se détendre, à rester assise sans bouger.

Nous croyons à tort qu'il faut faire complètement le vide dans nos pensées. Ce n'est pas le cas. Nous prenons seulement conscience des pensées récurrentes qui essaient de retenir notre attention et nous nous efforçons d'éviter de penser, ce qui nous pousse à penser encore plus.

La méditation, entre le rêve éveillé et l'ensommeillement

Le mental aime très souvent se laisser aller à des suppositions, à penser à ce que nous pourrions ou devrions faire, à inventer des scénarios catastrophistes. Certains individus ont une imagination plus active que d'autres, inventent plus que d'autres des conséquences aux événements, doivent plus que d'autres vaincre leurs résistances. Puisque, logiquement, nous savons tous comment nous souhaitons agir, réagir, penser et ressentir, qu'est-ce qui nous empêche d'être heureux et de vivre comme nous l'entendons ? C'est tout simple : notre créativité − les idées qu'a fait naître notre vision de nous-même, des autres et du monde qui nous entoure occupent la part inconsciente de l'esprit.

Aussi, quand nous accédons par la méditation à un état de détente mentale, nous pouvons faire éclater nos modes de pensée révolus et toutes les limites que nous nous sommes imposées. Si le mental peut créer un problème, il peut aussi lui trouver une solution. Nous cherchons par la méditation à atteindre un niveau de conscience thêta, quelque part entre le rêve éveillé et l'ensommeillement, quand le mental est toujours actif.

Vos façons de penser ont jusqu'à présent été conçues pour assurer votre sécurité, non pas votre bonheur

Nous avons beau essayer d'effectuer des changements dans l'état conscient quotidien (bêta), ce n'est certainement pas quand nous sommes très occupé et stressé , ni quand le mental est en mode autoprotecteur et défensif, que ces changements peuvent se produire. Un proverbe dit qu'on ne peut voir son reflet dans l'eau qui court ; c'est parce que, dans l'état conscient quotidien, le mental agit machinalement.

Puisque son but est de nous maintenir en vie, nous revivrons les mêmes expériences si certains modes de pensée ont toujours fonctionné, et les mêmes schémas se répéteront. En d'autres termes, vos façons de penser ont jusqu'à présent été conçues pour assurer votre sécurité, non pas votre bonheur .

La méditation vient interrompre ce cercle vicieux. Elle remet en quelque sorte les compteurs à zéro, et plus vous la pratiquez, plus vous en remarquez les bienfaits : entre autres, un esprit plus calme, une conscience de soi plus aiguisée, une plus grande clarté mentale qui mène à de meilleures décisions, des réponses plutôt que des réactions réflexes aux circonstances, un contrôle du stress renforcé, une créativité démultipliée, l'aptitude à gérer ses émotions, plus de compassion et de patience envers les autres, une attention et une concentration supérieures, une productivité et un rendement accrus, une meilleure santé physique et une plus grande qualité de sommeil .

*Ce texte est extrait de « Méditez la joie de vivre » publié aux éditions Les Editions de l'Homme, 160 pages, 15 euros.