Il faut un bouclier pour protéger les filières agricoles des impacts de tensions géopolitiques croissantes » pose Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Ayant le souvenir cuisant de l’année de taxes américaines imposées aux vins français en mesure de rétorsion d’un conflit aéronautiques sur les subventions Airbus/Boeing, le vigneron de Fitou demande à la France de profiter de sa prise de présidence du Conseil Européen pour proposer un nouvel outil de protection.
« Je demande fermement la mise en place d’un filet de sécurité pour les secteurs qui seront victimes collatérales des politiques entre états et puissances internationales » martèle Jean-Marie Fabre. Imaginant un outil transectoriel financé par péréquation du budget communautaire, le président des caves particulières demande donc la création d’un fonds européen dédié et mobilisable pour soutenir les filières prises dans un conflit géopolitique. De quoi éviter que, comme lors des taxes Airbus, Bruxelles n’ait pas d’outil ad hoc pour intervenir immédiatement.
Prenant l’exemple des taxes punitives chinoises sur les vins australiens, Jean-Marie Fabre pointe qu’« avec les tensions internationales que l’on voit croissantes, des risques forts pèsent sur la filière, il faut construire un filet de sécurité économique ». N’étant pas un produit alimentaire de premier nécessité, le vin présente en effet l’avantage d’avoir des poids symboliques et économiques forts en France. Et d’être la cible idéale en mesure de rétorsion dans le cadre de politiques internationales extérieures au secteur visé.