uits et gelées blanches marquent ce printemps et le sommeil des vignerons. Qui cette semaine étaient sur le pont des nuits durant avec leurs armes, de la bougie à l’éolienne en passant par les voiles et l’aspersion. S’il en était besoin, la viticulture démontre qu’elle est un sport de combat où la météo fait et défait tout. Alors que les dégâts sont variables, et toujours en cours d’estimation, les surcoûts de la lutte antigel sont déjà inscrits au bilan des vignobles mobilisés pour ce début de campagne. Une fois de plus, le dérèglement climatique transforme le concept de millésime idéal en anomalie inconnue. Plus que par le passé, il semble qu’il y ait toujours de forts excès météorologiques pour déséquilibrer les rendements.
S’il fait la « une » des médias nationaux, ce risque climatique n’est même plus valorisé par les marchés. À une époque pas si lointaine, il suffisait d’un aléa gélif pour enflammer les cours du vin en vrac, quelle que soit la qualité du vin produit. Désormais, les déséquilibres entre offre et demande sont tels dans tant de bassins viticoles que l’attentisme prévaut sur la crainte de manquer de vin (en témoigne l’effet nul sur les vins rouges du mildiou ou de la sécheresse du millésime 2023). Pour assurer la production et rassurer les producteurs, les investissements dans la prévention des aléas, les contrats d’assurance et les réserves sont non seulement inévitables, mais souhaitables. Encore faut-il que les exploitations viticoles puissent reprendre leur souffle économique face au flux continu d’aléas les touchant. Ne serait-ce que climatiquement, les alertes gel peuvent revenir rapidement, la crainte de la grêle va rester latente et ce sont les excès/manques d’eau qui vont continuer de mettre sous pression l’avenir de toute la filière vin face au changement climatique. Hydromaître.