’est une décision qui a été votée en décembre 2023, mais qui ne prendra effet qu’à compter du 1er août prochain, à l’occasion de la nouvelle campagne. Les cotisations d’Interloire vont augmenter, et passeront de 2,50 €/hl à 3,25 pour les AOC et de 1,50 à 1,95 pour les IGP. Ces CVO, payées par le metteur en marché, n’avaient pas bougé depuis près de 10 ans, quand l’interprofession des vins de Loire avait revu son périmètre d’actions, en confiant aux ODG le soin de communiquer sur le territoire national, tout en conservant la promotion export, un budget technique, et une grosse activité sur l’économie du vignoble.
A l’époque, le budget a été plus ou moins divisé par deux, passant de plus de 11 M€ à 6, conséquence d’une baisse des CVO, puisque, à l’inverse, les cotisations des ODG ont augmenté pour financer la communication des AOC.
A la suite de cette réforme, et pendant toutes ces années, l’interprofession a vécu avec un exercice déficitaire en piochant dans ses réserves pour équilibrer les comptes. Interloire se doit de maintenir un niveau de provisions équivalent à 30 % du budget annuel. Tant que ce niveau n’était pas atteint avec le nouveau volume budgétaire, les CVO ne pouvaient pas bouger. Une fois les réserves consommées, l’interprofession a dû revoir sa copie et envisager une hausse de ses CVO pour désormais équilibrer ses exercices.
Pas facile évidemment de faire passer des augmentations de cotisations, à un moment où les sorties ne sont pas au mieux. En France, comme à l’export, les volumes de commercialisation sont en recul sur l’année 2023, même si la situation des vignobles de Loire est loin d’être catastrophique. Certaines appellations, les bulles en particulier, sont solides, et certains rouges ou blancs secs fonctionnent encore bien.
Alors, Camille Masson, le président d’Interloire, élu en décembre et la directrice générale, Sophie Talbot, recrutée en septembre, ont pris leur bâton de pèlerin pour user de pédagogie auprès des ODG et convaincre du bienfondé de ces hausses. Sachant que d’autres augmentations – mais moindres – sont programmées pour les deux prochaines campagnes.
Ils s’appuient sur plusieurs chantiers à mener. “Il nous faut redévelopper la communication en France, où nous avons perdu en notoriété”, souligne Camille Masson. L’interprofession vient de se doter d’une nouvelle communication sur les vins de Loire qui nécessite un déploiement. Même chose à l’export, où Interloire investit 2 M€.
Sans négliger les autres missions : notamment tout ce qui touche aux “services” aux opérateurs, via le développement des plates-formes de dématérialisation des déclarations, le renfort du service économie pour mieux piloter les AOC, ou la participation au financement de la technique régionale…