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Les vin espagnols surfent sur les blancs et réduisent les rouges
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Bilan à mi-campagne
Les vin espagnols surfent sur les blancs et réduisent les rouges

Une très faible récolte en 2023 a permis à la filière vitivinicole espagnole de maintenir des prix à des niveaux relativement élevés, tout en restant compétitifs sur le plan international. A mi-campagne, nous faisons le point sur la situation actuelle avec David Martin, courtier chez Ciatti en Espagne.
Par Sharon Nagel Le 15 avril 2024
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Les vin espagnols surfent sur les blancs et réduisent les rouges
« Heureusement que notre production de rouges était également faible. Autrement, nous nagerions dans une mer de vins rouges », précise David Martin, courtier auprès de Ciatti en Espagne - crédit photo : Ciatti Europe
A

vec une production de vins et moûts de l’ordre de 35 millions d’hectolitres en 2023, et un rapport rouge/blanc qui penche en faveur de ce dernier, l’Espagne a débuté la campagne en bonne position. Mais une petite récolte à elle seule n’explique pas l’envolée des prix constatée au cours des premiers mois de la campagne. « La très faible production italienne a eu un impact sur le marché espagnol », pose David Martin. « Les Italiens sont constamment en contact avec les caves espagnoles pour des retiraisons régulières. Autrement, la petite production espagnole aurait eu un impact sur les prix, mais moindre ».

Des hausses de 10-15 cts le litre

En l’occurrence, le courtier note que les vins blancs génériques titrant 11% s’échangent autour 53-55 euros l’hectolitre, « alors que la fourchette de prix aurait été plutôt entre 38 et 40 euros. Une augmentation de 10-15 cts le litre est significative ». Résultat : les échanges sont actuellement limités en nombre et cantonnés à de petits volumes. « Le problème, c’est qu’à ces prix-là, vous risquez de perdre de l’argent. Donc, les gros volumes sont à la traîne ». Mais comme les disponibilités sont plutôt faibles, « si vous avez besoin de vins blancs, vous n’avez pas d’autre choix que de consentir à payer ces prix ».

 

Les blancs atténuent partiellement les difficultés en rouge

Pour les rouges, la situation est tout autre, mêmes si des facteurs d’atténuation ont permis d’éviter le pire : « Beaucoup de caves ont élaboré des vins rosés et des moûts sulfités parce qu’ils avaient des inquiétudes sur les rouges et ont décidé de diversifier ». Qui plus est, la production en rouge a elle aussi été faible : « Dans des régions qui produisent typiquement des vins rouges, comme Manchuela et Valence, la production a chuté de 30 à 40%. Si la récolte avait été importante, les prix seraient passés à 25-35 cts le litre ». Hormis l’effet compensatoire des blancs – dont l’activité soutenue à des prix revalorisés a autorisé les caves à patienter sur les rouges – l’intérêt manifesté par des acheteurs allemands, italiens et autres portugais a permis d’écouler des volumes de rouges issus de la nouvelle récolte. Ayant atteint un pic, les prix commencent à régresser mais ne devraient pas diminuer de manière sensible avant les mois de juin et juillet, estime le courtier. Et celui-ci de prédire que, pour les blancs, les positionnements prix actuellement élevés risquent de se maintenir jusqu’en juillet-août en raison des faibles disponibilités. Sachant que, « les caves ont conscience du fait que si elles réduisent les prix de quelques cents, elles vendront leurs vins demain, sans doute à des acheteurs allemands ou italiens ».

 

Hausse des exportations en janvier

Si la demande des pays tiers montre des signes d’affaiblissement – notamment les Etats-Unis, le Canada et l’Amérique du Sud – celle des acheteurs européens et surtout italiens et allemands a été soutenue. A telle enseigne, que la logistique a eu du mal à suivre : « Seules deux entreprises transportent de gros volumes en Italie et elles ont eu des difficultés tant les retiraisons étaient importantes. Les vins ont été contractualisés à des prix plus intéressants que ceux d’aujourd’hui, donc les importateurs veulent les retirer au plus vite ». Le rythme des retiraisons explique d’ailleurs la dynamique actuelle au niveau des exportations, en hausse en janvier selon l’Observatoire espagnol du marché du vin. « A mon avis, les exportations seront également significatives en février et en mars du fait des contrats déjà signés avec les Italiens et les Allemands ». En revanche, David Martin constate une activité plus faible du côté des acheteurs français : « Les Français ont la possibilité d’acheter des vins français de qualité à bon prix » explique le courtier, « donc ils ont fait des achats en Espagne, mais moins que les autres années ».  

 

A terme nous pourrions assister à des arrachages

Au cours des mois à venir, l’attention sera focalisée sur les perspectives de récolte en Espagne, tout comme en France et en Italie. Pour l’heure, la situation reste bien sûr très incertaine, mais quelques signaux positifs commencent à émerger. « Au niveau des précipitations, la situation n’est pas mauvaise et donc je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas renouer avec une récolte normale, surtout après une faible récolte en 2023 ». Les risques de gelées n’étant écartés qu’au cours des prochaines semaines, il faudra attendre le mois de mai pour avoir une idée plus précise. Le gouvernement espagnol a enclenché la vendange en vert dès la fin février, mesure qui vise notamment les régions productrices de vins rouges en difficulté comme la Navarre et la Rioja. « Si la récolte est importante cette année, la situation sera difficile pour l’Espagne parce que les producteurs ont appliqué des hausses de prix toute l’année, compliquant la gestion pour les embouteilleurs. Dès que nous aurons de nouveau une production moyenne, les prix diminueront. Autant les bodegas peuvent gérer ce yo-yo, autant les viticulteurs ont beaucoup plus de mal. Ils ont besoin d’un revenu stable, et à terme nous pourrions assister à des arrachages, de manière progressive, et à des évolutions vers d’autres cultures ».

 

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