n 2023, les exportations de vin sont en chute pour la grande majorité, pour ne pas dire la totalité, des pays producteurs de vins d’après les toutes dernières données douanières compilées par Business France : -1 % pour l’Italie (2,1 milliards de litres), -4 % pour l’Espagne (2 milliards l), -18 % pour le Chili (682 millions l), -3 % pour l’Australie (621 millions l), -20 % pour l’Afrique du Sud (349 millions l)… Ne faisant pas exception, les exportations françaises de vin dans le monde sont tombées à 1,28 milliard de litres pour 12 milliards d’euros. Soit -9 % en volume et -3 % en valeur en un an. « Une dynamique fortement liée à la production de 2022 et à la conjoncture économique de 2023 » résume Adrien Boussard, le référent sectoriel vin de Business France. Si la France résiste en valeur, l’expert souligne qu’en reprenant les statistiques des vingt dernières années, 2023 est la pire année depuis 2009 en termes de volumes exportés pour les vins français. « Contrairement à 2009, marquée par les subprimes, il n’y a pas eu de crise économique en 2023, mais une crise d’inflation, alimentant une conjoncture économique négative » pointe Adrien Boussard.
Avec des baisses généralisées sur leurs principaux marchés de volume (-8 % en Allemagne qui reste première destination, -13 % aux États-Unis avec le contre-coup du surstockage de 2022, -6 % au Royaume-Uni, -5 % en Belgique, -9 % aux Pays-Bas, -10 % au Canada, -26 % en Chine qui ne redémarre toujours pas de l’après Covid, -14 % au Japon…), les vins français résistent mieux sur les marchés européens de proximité (baisses à un chiffre) que sur ceux du grand export (baisses à deux chiffres) note Adrien Boussard. En valeur, les baisses sont nettement moins importantes (-8 % aux États-Unis, stabilité en Grande-Bretagne, -2 % en Allemagne, -3 % en Belgique, -5 % au Japon…). Une dynamique de réduction des volumes et de renchérissement des prix moyens que l’on retrouve sur les champagnes (-11 % volume pour -1 % valeur), vins AOP tranquilles (-10 % volume, -4 % valeur), IGP (-8 et -4 %), VSIG (-6 et -1 %).
Globalement, sont dans le rouge toutes les AOC (-12 % Alsace, -16 % Beaujolais, -12 % Bordeaux, -7 % Bourgogne, -10 % vallée du Rhône, -16 % Languedoc-Roussillon, -12 % Provence, -7 % Sud-Ouest…) et toutes les IGP (Pays d’Oc -8 %, Languedoc-Roussillon -14 %, Sud-Ouest -20 %...). A l’exception du val de Loire (en AOP -5 % en volume, mais +6 % en valeur, en IGP +1 % en volume et +4 % en valeur) et de l’IGP Terres du Midi (+37 et +53 %).