éposant une intervention volontaire à titre secondaire, la Confédération Paysanne de Gironde interviendra aux côtés du vigneron médocain Rémi Lacombe dans la procédure d’appel annoncée des négociants Cordier et Ginestet condamnés à 200 et 150 000 euros pour « des prix abusivement bas » par le tribunal de commerce de Bordeaux ce 22 février dernier (des transactions à 1 200 € le tonneau en 2021 et 2022, pour un prix de vente du marché chiffré à 1 500 € le tonneau en moyenne, d'après les relevés du courtier assermenté près de la cour d'appel Henri Féret).
Saluant « l’initiative de Rémi Lacombe qui a osé assigner en justice deux négoces majeurs de Bordeaux, pratiquant des prix d’achat meurtriers et se réclamant sans doute en même temps d’une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) », la Confédération Paysanne bordelaise estime que cette « action juridique aurait dû être accompagnée par tout ce que Bordeaux compte d’organismes "au service des vignerons" » et se mobilise dans la « lutte syndicale pour l’application de la loi Egalim et contre les prix abusivement bas » avec l’appel à utiliser l’« outil judiciaire » de cette décision. Affichant son soutien au procès Lacombe, la Confédération Paysanne poursuit ses actions judiciaires faisant de ce syndicat un habitué des prêtoires : après les récentes condamnations des Bordeaux de Ginestet, les retentissantes affaires Médeville et Grandeau, les fraudes Lataste ou Gilin-Laflèche…
« Plus nous serons nombreux à agir et plus nous avons de chances d’être entendus » réagit Rémi Lacombe, pour qui « la loi Egalim existe, et elle n’est pas appliquée. Le premier recours juridique que nous avons exercé veut faire appliquer aux agriculteurs ce texte qui leur permet "de vivre de leur travail". Faute de quoi, les paysages, le tissu social, vont en souffrir, en mourir ! » Pour l’ancien vigneron, « au nom de quoi un marché trouve-t-il un prétendu équilibre dans la position où certains travaillent pour moins que rien afin que les autres y trouvent un intérêt ? »
Alors que le marché du vin en vrac à Bordeaux est actuellement gelé par les incertitudes, le vignoble bordelais bouillonne, face aux bas prix qui le plongent dans la misère, des actions répétées visent ces dernières semaines des négociants et des enseignes.