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Le nouveau plan de la filière vin ne se veut pas planplan de filière vain
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Objectif louable
Le nouveau plan de la filière vin ne se veut pas planplan de filière vain

Faite par et pour les opérateurs des vins français, la stratégie d’adaptation de la filière aux défis d’avenir témoigne d’une vision collective qui nécessite une mobilisation de moyens pour se concrétiser et avoir l’impact désiré.
Par Alexandre Abellan Le 08 décembre 2023
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Le nouveau plan de la filière vin ne se veut pas planplan de filière vain
« 9 organisations professionnelles et interprofessionnelles appellent à un 'new deal du vin', pour que la filière, puisse être plus agile et conquérante et qu’elle puisse adapter son offre produits à l’évolution des attentes des différents consommateurs et marchés » indique un communiqué. - crédit photo : Adobe Stock (Sunny studio)
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e plan de filière nouveau est arrivé. Ce jeudi 7 décembre, la filière vin dévoile son plan stratégique à l’occasion du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. Réunissant en intense réflexion 9 organisations de la production et du négoce* depuis un an, ce travail doit répondre à « de nouvelles projections [faisant] redouter une contraction de 20 % du marché du vin sur les 10 prochaines années, avec des conséquences sociales redoutables ». Traitant de la déconsommation, ce plan stratégique n’oublie aucun des défis d’avenir de la filière vin dans ses 6 axes (voir encadré).

Sont évoqués les besoins d’innovations viticoles et œnologiques, d’adaptation au changement climatique de la production, de valorisation de la transition agroécologique, de segmentation de l’offre, de diversification des profils et des produits, de dimensionnement à la demande, de connaissance des attentes du consommateur, d’ambition de conquêtes à l’export… L’effet d’annonce ne peut qu’être séduisant, mais comment s’assurer que ce plan aura des effets concrets ?

Il ne faut pas que ce rapport serve à caler une table

« Il ne faut pas que ce rapport serve à caler une table comme les précédents » répète Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs. Mais comment être grand faiseux et non grand diseux quand l’utilité des précédents rapports de ce type est au mieux discutable ? Notant que la filière vin a réalisé sept plans stratégiques dans son histoire récente (le denier a dix ans, étant paru le 18 décembre 2013), Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, note une différence de taille dans le plan millésime 2023 : alors que précédemment l’État était partie prenante, ici « c’est l’œuvre d’une co-construction entre metteurs en marché et production. C’est vraiment la filière qui s’est mise autour de la table pour bâtir un plan qui engage la filière à trouver des actions amenant à des résultats. » Et « au vu de la gravité de la situation, nous avons tous à cœur de ne pas nous planter » souligne le viticulteur de Saint-Geniès-des-Mourgues (Hérault).

« Il faut que la filière vin se rénove. Il n'y a pas d’autre choix pour réussir la métamorphose d’une partie de la filière. Car il y a des choses qui marchent très bien à côté de modèles essoufflés qui doivent être accompagnés » abonde Samuel Montgermont, le président de Vin & Société, qui relève que « ce n’est pas un plan de filière commandé. Il vient de la filière et de sa volonté de s’organiser. Le plan de filière a cette vertu : tous nous mettre autour de la table. Nous avons appris à travailler ensemble. Il faudra voir le résultat, qui ne réussira que par la volonté des hommes. Pendant un an on s’est dit tous les noms d’oiseaux, maintenant on avance. »

 

Du diagnostic au traitement

Avec six groupes de travail pour chacun des axes du plan, les représentants nationaux de la filière vin se sont répartis en binômes production/négoce pour avancer sur des propositions concrètes (y compris de financements). Pour arriver à terme, tout l’enjeu est de maintenir l’union portée sur les constats aux solutions préconisées. « Il faut arriver à se mettre en ordre de marche » résumait sur le sujet de l’arrachage Jérôme Bauer, le président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC).

Pour répondre aux multiples défis, la boîte à outils demandée par la filière est structurelle, mais doit d’abord s’appuyer sur des aides conjoncturelles pour passer le cap. Il faut un soutien économique immédiat aux trésoreries (fonds d’urgence renforcé, année blanche bancaire, transformation des PGE en prêts bonifiés…), des investissement pour l’adaptation au changement climatique (et la résilience aux aléas climatiques : gel, grêle, sécheresse…), des aides à la conquête de parts de marché (à l’export notamment) martèle depuis des mois Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France.

Présentation à l’exécutif

Entre aides conjoncturelles et soutiens structurels, les demandes de la filière devraient être présentés au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, début 2024. Après des distillations de crise en 2021 et 2023, ce plan stratégique découle aussi de la nécessité pour la filière vin de démontrer qu’elle n’est pas condamnée à demander des aides d’urgence, mais peut se placer dans une logique d’anticipation structurelle. En la matière, « je crois beaucoup aux outils de régulation tel que le BIC d'Inter'Oc et le VIP2C d'Intervins Sud-Est développés pour les IGP » confie Gérard Bancillon, le président de Vin IGP.

Le plan de filière nouveau doit désormais se concrétiser.

 

* : Sont signataires de ce plan le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV), l’Union des Maisons & Marques de Vin (UMVIN), la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC), la Confédération des Vin IGP de France (Vin IGP), La Coopération Agricole – Vignerons Coopérateurs, les Vignerons Indépendants de France, Vin et Société, les Jeunes Agriculteurs et la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA).

 

Le plan détaillé

« La filière a pris l’initiative historique de se rassembler autour d’un plan stratégique de transformation, qui doit marquer le lancement d’une nouvelle dynamique collective pour reconquérir le terrain perdu et préserver l’avenir du vin en France » annonce un communiqué collectif, détaillant les quatre axes principaux :

« "Partager et faire vivre des observatoires des tendances des marchés" (Axe A) et "Dynamiser l’innovation" (Axe B).Les réflexions de ces groupes de travail auront pour objectif d’aider à reconnecter la filière aux consommateurs qui se sont détournés du vin (en particulier les jeunes générations), en travaillant notamment à l’adaptation des produits aux nouvelles attentes, aux nouvelles pratiques et aux nouveaux goûts (exemple : des vins plus légers en alcool, nouveaux contenants, etc). Cet axe suppose notamment de développer une nouvelle capacité de veille stratégique sur les attentes de marchés, pour faire émerger collectivement de nouveaux produits et marques fortes en complémentarité avec l’offre existante, tout en promouvant une forte culture commerciale et des plans de communication et de marketing ambitieux.

"Soutenir les stratégies à l’export" (Axe C). Les travaux de ce groupe doivent aider à une plus grande performance à l’export – en valeur comme en volumes – à l’heure où les vins français font face à une forte concurrence sur les marchés étrangers.

"Incarner la valeur RSE de la filière" (Axe D). Les acteurs du vin doivent porter et donner à voir les contributions sociétales et environnementales de la filière, en réponse notamment aux préoccupations de plus en plus prégnantes de la part des consommateurs. »

Deux autres axes transversaux s’ajoutent au plan :

« Axe horizontal 1 – Valoriser et moderniser l’image du vin et de la filière en privilégiant tous les leviers disponibles dont l’œnotourisme ; en s’appuyant notamment sur les nouvelles générations de vignerons.

Axe horizontal 2 – Développer la capacité d’action collective de la filière par un renouvellement de nos modes de gouvernance pour porter le plan de filière, une recherche de toutes les sources de financements possibles et une meilleure adaptation du potentiel de production aux demandes des marchés. »

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Tous les commentaires (11)
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MG Le 11 décembre 2023 à 14:33:59
Rien sur le fait qu'une partie de la clientèle veut mettre son rouge au frigo une heure avant de l' ouvrir et faire oublier a ces clients cette fâcheuse habitude de laisser la bouteille infusée trois heures sur le bord de la table à 22°C dans la cuisine ?
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La rédaction Le 11 décembre 2023 à 13:55:14
Bonjour Franz, En dehors du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, le plan n'a pour l'instant été diffusé que par un communiqué de presse à notre connaissance. Bonne journée
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Franz Le 11 décembre 2023 à 13:48:31
Bonjour, le rapport est-il disponible en téléchargement ? où peut on le consulter ? Merci
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Papa Noel Le 08 décembre 2023 à 16:03:53
Voilà la période de Noël, alors certains verront peu de différence entre l?État et le père Noël ! Sinon, il y a la célèbre voyante que tout les chefs d'état consulte. Est-ce toujours Mme Fraya ? Je ne sais pas si elle lit toujours dans les raisins ou les lingots d'or. Elle donnera peut-être à la filière viticole et à ses dirigeants un plan d'avenir! Un peu d'humour ne fait jamais mal...
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Pragmatique Le 08 décembre 2023 à 15:16:23
L?État est nécessaire dans son rôle social pour aider les entreprises en difficulté. Quand à son rôle pour la planification stratégique à long terme, je suis moins persuadé de ses compétences, bien que les personnes recommandées soient à la pointe ou possèdent de gros diplômes. Le jeu théâtral qui consiste à mettre en ?uvre une "ingénierie sociale" avec des rôles d'expert ou de "conseillers scientifiques" coûte cher aux concitoyens, sans de réels résultats. Sinon la France n'aurait pas une dette aussi importante sur le dos des Français. Tout le monde connaît la stratégie de politique publique "un pas en avant, 3 pas en arrière", c'est le prochain élu qui règlera les comptes.
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Renaud Le 08 décembre 2023 à 14:29:52
Si la filière se met enfin en ordre de marche. C?est tant mieux. Mais comment peut on être à la fois le problème et la solution. Les mêmes sans exception nous ont menés là, sans voir les signaux d?alerte. Et maintenant comment peuvent ils participer et avoir la solution. Leur cécité a cessé ? Ont ils retrouvé l?interrupteur pour recevoir enfin la lumière ? Sont ils juste populistes ? Je reste perplexe
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Atchoum14! Le 08 décembre 2023 à 12:36:47
Les méfaits de la loi Evin ne sont pas abordés par ce plan de filière. Commençons par redonner de la liberté de communication à la filière, cessons de diaboliser la consommation de vin. Croyez vous que les boissons no/low soient meilleures pour la santé ? D'ici quelques années nous aurons des études épidémiologiques qui nous démontrerons que la non consommation de vin a été une erreur. Tout est une question de dose ... Cessons l'aveuglement et le dogmatisme, retrouvons le "bon sens" paysan.
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Agriculteur Le 08 décembre 2023 à 11:07:16
Mais où est donc passé le bon sens Paysan ? Soyons moins technocrate, sauf si l'on veut être fonctionnaire, mais gardons le cap sur la méritocratie ! La solution ne sort pas du chapeau de l?Élysée, elle est vieille comme le monde... C'est ce qui explique des des paysans qui se donnent de la peine pour cultiver et vendre leurs produits arrivent très bien à s'en sortir malgré le contexte morose du marché. En privilégiant notamment les filières courtes, c'est-à-dire la vente directe aux consommateurs. Moralité, celui qui attend tout du marché peut beaucoup récolter mais ne rien vendre.
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Dumas Le 08 décembre 2023 à 10:21:01
je n'aurais pas voulu être "rabat-joie" , mais là on touche le fond. Ce plan filière vin est à afficher comme modèle de ce qu'il ne faut surtout pas faire : Je résume: Axe A : Faire vivre les observatoires des marchés =RIEN, on regarde. Axe B : On dynamise l'innovation (la R&D existe déjà depuis des lustres). Axe C : Travailler l'export (le marché Chinois est attaqué par l'Australie, le marché du Royaume Uni est attaqué par le Chili. l'Italie, les USA, l'Espagne nous concurrencent durablement sur toute la production et s'attaquent maintenant au qualitatif. Axe D : contributions sociétales - le mensonge de l'excédent commercial brut quand 102Milliards sont à la charge de l'alcoolisme, l'oenotourisme entre dans le compte du Ministère du tourisme et n'est pas directement lié à la production de la filière mais à l'activité des viticulteurs comme leur production d'Olive, d'Amandes, de Grenades, de melons, d'asperges...,environnementale la beauté de la vigne ne fait pas du chiffre d'affaires.. Axe horizontal I : valoriser et moderniser l'image du vin - Loi EVIN, campagnes antialcooliques.. cet axe n'a pas à exister sauf pour énerver tout le monde. Axe horizontal II :Améliorer l'organisation de la gouvernance... c'est demandé par les viticulteurs depuis 2011!. Je reste stupéfait de lire un tel plan. le 20 Mai 2011, le conseil de bassin de la filière avait mis au point et proposé 4 macro-sénarios, dont le scénario N°1 émergeait , qui proposait un projet solide et structuré pour la filière Languedoc Roussillon afin de sortir de la crise. Rien n'a donc était fait puisqu'on retrouve ici des propositions qui indiquent l'enterrement des propositions de la DRAAF, FranceAgriMer, SupAgro,INRA...datant de 2011 (12ans). On se fiche de qui quand on veut ignorer qu la déconsommation est durable, inéluctable, incontournable, inévitable et qu'on prie les 'jeunes" de reconsommer du vin SVP!..
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Vigneron Le 08 décembre 2023 à 09:44:33
L'erreur est de croire que l'on a la boule de cristal et que l'on connaît quelles vont être les attentes des consommateurs. Je pense que les personnes quelles qu'elle soient, si elles apprécient le vin, recherchent tout simplement de bons vins à de bons prix. Que les vignerons s'engagent à produire de bons vins est un fait. En contrepartie le négoce doit s'engager à des plans pluriannuels et à des prix minimums d'achat pour assurer le coût de revient et la marge de rentabilité des exploitations. Carole Delga présidente de la région Occitanie appelait à un "sursaut de patriotisme". Le problème qui n'a pas été évoqué est plutôt l'accès aux vignerons aux marchés. Comment expliquer que des entreprises viticoles s'en sortent très bien quand c'est la crise pour d'autres ? Elles mettent souvent beaucoup plus de moyen à la promotion de leurs vins. Il faudrait mutualiser l'aide autours de la commercialisation qui est le rôle des interprofessions. Avoir une politique commune pour éviter les prix bas dans les rayons qui amènent inexorablement à la crise des appellations. L'Etat doit donner autant de subvention au Bio qu'à la filière HVE s'il veut véritablement l'aider, encourager la promotion du vin plutôt que des campagnes où le vin est associé à l'alcoolisme, ne pas rajouter de taxes, lutter contre les taxes Trump sans être attentiste. Au niveau des subventions de la PAC, les grandes entreprises ont autant d'aides que les petites entreprises. Le montant d'aide pourrait être régulé selon la taille des entreprises avec un taux d'aide plus important pour les petites et moyennes entreprises pour les aider plus. Associer les industriels du verre, du carton, des capsules pour avoir un prix régulé en temps de crise et que la France soit solidaire tant au niveau de l'agriculture que de son industrie. Simplifier les démarches administratives pour que les agriculteurs aient plus de temps pour leur famille et leur métier. Le coût de la gestion administrative, ressources humaines, informatique et comptable est trop important.
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DARIUS Le 08 décembre 2023 à 09:04:42
Il y a l'axe A l axe B l axe C et l'axe D puis il y a suprême subtilité les axes horizontaux avec l'axe horizontal 1 et l'axe horizontal 2. C'est sûr qu'avec tout ça on va s 'en sortir! ¨Mais j'ai un léger doute: puisqu'il y a des axes horizontaux il devrait y avoir des axes verticaux. Mais palsanbleu et tonnerre de Brest !!!Ou sont ils donc passé?
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