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Laurent Wauquiez veut aider les agriculteurs à se protéger de la grêle

La région Auvergne-Rhône-Alpes débloque 5 millions d'aides d'urgence. Elle va subventionner la pose de filets paragrêles et veut expérimenter un dispositif d'assurance collective.

Un vergé touché par la grêle à la Roche-de-Glun près de Romans-sur-Isere
Un vergé touché par la grêle à la Roche-de-Glun près de Romans-sur-Isere (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Par Léa Delpont

Publié le 18 juin 2019 à 17:35Mis à jour le 18 juin 2019 à 20:08

50.000 hectares de vergers touchés dans la Drôme, 10.000 hectares de noyers en Isère, avec des dégâts qui pourraient dépasser les 100 millions d'euros. Les premières estimations des dégâts occasionnés par les orages de grêle de samedi 15 janvier ont de quoi faire frémir. Les grêlons ont haché menu les fruits sur les arbres -quand le vent ne les a pas abattus-, mais aussi brisé des vitres de voitures, d'habitations, de commerces, jusqu'aux vitraux de la collégiale Saint-Barnard à Romans.

De retour d'une visite dans les deux départements les plus touchés, Laurent Wauquiez est catastrophé. Pour parer au plus pressé, la perte sèche des récoltes pour les agriculteurs, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes va débloquer en urgence cinq millions d'euros.

Aide directe à la trésorerie des agriculteurs pour « éviter que nombre d'entre eux finissent sur le carreau », ces moyens seront distribués vite, comme les aides du plan sécheresse, où la région a instruit et payé 15.000 dossiers en quatre mois. L'élu espère fédérer tous les acteurs - Etat, départements, banques, assurances - dans une cellule de crise régionale pour faire converger les diagnostics, les dispositifs et les financements. « Il faut travailler en équipe face à cet épisode d'une violence inouïe, de l'intensité électrique d'une centrale nucléaire » affirme-t-il inquiet pour toute la filière. Car sans fruits comme les noix de Grenoble, la pomme du Pilat, l'abricot de la Drôme, c'est toute la transformation et la distribution qui s'effondrent, avec des milliers d'emplois à la clef.

Dans une exploitation de Châteauneuf-sur-Isère, où la Région a subventionné des filets paragrêles à hauteur de 47.500 euros, parmi 500 autres cas, il constate l'efficacité « relative » des mailles « sous lesquelles les pertes sont réduites à 30%. Sur les parcelles voisines non protégées les récoltes sont détruites à 100% ». Il veut donc couvrir la totalité du verger et demande « le déplafonnement des aides ». « C'est l'assurance-vie anti-grêle » pour garantir un minimum de récolte et permettre à toute la filière de continuer de fonctionner. 

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Fonds d'assurance régional

Pour compléter, la Région « négocie depuis plusieurs mois avec le Crédit Agricole, Pacifica et Groupama », assure son président, dans le but de leur faire baisser les tarifs - prohibitifs - des primes d'assurance pour les arboriculteurs ayant pris la précaution de tendre des filets. Chez les viticulteurs, « c'est plus compliqué », reconnaît Laurent Wauquiez. La possibilité d'en  poser dans les vignobles d'AOC vient à peine d'être légalement ouverte l'année dernière par l'INAO. La mesure va prendre du temps à rentrer dans les décrets d'appellations et dans les moeurs. Les vignerons de Savoie ont été les plus durement grêlés, avec ceux de Croze-Hermitage en vallée du Rhône.

Enfin, pour l'ensemble des agriculteurs (céréaliers, maraîchers et éleveurs font aussi partie des victimes des intempéries du week-end), Laurent Wauquiez demande une dérogation à l'Etat pour tester la création d'un fonds assurantiel régional contre les calamités climatiques : un fonds « de 30 à 50 millions d'euros, dotés par toutes les collectivités et l'Etat », mais dont elle serait garante, « pour négocier avec les groupes d'assurance des tarifs de gros abordables et une couverture collective pour les exploitations », sur le principe des achats groupés. « Actuellement c'est interdit par la France et par l'Union Européenne mais pratiqué aux Etats-Unis », dit-il, entrevoyant une fenêtre de tir dans la renégociation de la PAC.

Lea Delpont (Correspondante à Lyon)

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