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Interdiction de fouiller les poubelles à Saint-Étienne : les habitants sont-ils d'accord avec leur maire ?

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Gaël Perdriau sera en direct sur France Bleu Saint-Étienne Loire ce lundi à 7h50. L'occasion de demander au maire de Saint-Étienne (Les Républicains) s'il compte interdire à nouveau la récupération dans les poubelles, disposition que la justice administrative vient de suspendre.

L'interdiction concernait 180 rues et places du centre-ville de St-Étienne.
L'interdiction concernait 180 rues et places du centre-ville de St-Étienne. © Radio France - Emeline Rochedy

"Oui, monsieur le maire, il a bien raison parce qu'après on en trouve les pleins trottoirs ! " : cette Stéphanoise n'hésite pas une seconde quand France Bleu Saint-Étienne Loire lui demande si elle est d'accord avec le maire sur l'interdiction du "chiffonnage", de fouiller et de récupérer des aliments dans les poubelles. Une autre habitante d'estimer cela disproportionné, comme le tribunal administratif de Lyon... Elle y voit une "posture" du maire. Et cet habitant de l'hyper-centre de déplorer :  "devant chez moi, les conteneurs sont régulièrement renversés".

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C'est d'ailleurs un des arguments avancés par la mairie de Saint-Étienne dans son arrêté : "le risque sanitaire et la gêne occasionnée liés au chiffonnage des poubelles et à l'abandon de détritus sur la voie publique". Le tribunal administratif de Lyon a suspendu cette interdiction, un article au sein d'un arrêté plus large sur la tranquillité publique, qui n'est pas sans faire tiquer le juge. La Ligue des droits de l'Homme estime que la municipalité veut chasser les pauvres, d'où son recours devant la justice administrative. Ce vendredi, sur France Bleu Saint-Étienne Loire, le président de la section de Saint-Étienne expliquait que pour la LDH cette disposition permet "un contrôle au faciès".

La dignité ? Qu'en ont-ils à faire ? Il faut qu'ils se débrouillent, ils ont faim !  

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En fait, dans son ordonnance, le tribunal administratif évoque aussi le fond, en s'inquiétant des conséquences sur les personnes pauvres qui glanent dans les poubelles. Il tente même le mot de _"_déchètivores". C'est le cas de cette retraitée stéphanoise de 76 ans, très remontée contre l'interdiction qui raconte "être bien contente de pouvoir trouver à manger dans une poubelle", quand elle en a besoin, parlant d'un conteneur qu'elle a repéré comme souvent "fourni". Plusieurs Stéphanois confient un sentiment "d'échec" face à la "misère" de ces personnes. Et cette femme d'ajouter que "ça la gêne en terme de dignité". "La dignité ?", lui répond un homme âgé. "Qu'en ont-ils à faire ? Il faut qu'ils se débrouillent, ils ont faim !".

Dans l'équipe de Gaël Perdriau, l'adjointe aux affaires juridiques ajoute qu'il en va de l'ordre publique, argument que la municipalité devra clairement étayer si un nouvel arrêté est pris. 

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Difficile de dire comment l'application de cette interdiction s'est traduite dans les faits. La police municipale indique simplement avoir relevé plus de 500 "infractions à la tranquillité publique" l'an dernier. C'est trois fois plus qu'en 2014, que ce soit pour les poubelles, la mendicité ou d'autres faits. Les agents municipaux ont aussi rappelé à l'ordre à plus de 1 500 reprises, toujours à ce titre, soit 400 de plus que l'année précédente. L'arrêté s'est appliqué durant huit mois environ en 2015, la première fois à partir d'avril.

Le maire de Saint-Étienne compte-t-il persister et reprendre un nouvel arrêté "tranquillité publique" ? Nous lui avons posé la question à 7h50 ce lundi : Gaël Perdriau était l'invité de France Bleu Matin. 

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