Quartiers prioritaires : Bpifrance annonce 456 millions d'euros pour l'entrepreneuriat

Un nouveau plan pour favoriser l'entrepreneuriat dans les quartiers populaires. Ce jeudi, Bpifrance a annoncé vouloir mobiliser 456 millions d'euros, confiés par l'Etat et la Banque des Territoires, afin de soutenir les créations d'entreprises dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Cette enveloppe s'inscrit dans le cadre du programme « Entrepreneuriat Quartiers 2030 ».

Ces montants supplémentaires serviront déjà à « détecter, informer et orienter » les candidats à la création d'entreprise (pour 102 millions d'euros). Pour ce faire, 40 « bus de l'entrepreneuriat », des dispositifs itinérants d'information et de rencontre, seront par exemple mis en place. Une enveloppe de 282 millions d'euros sera aussi mobilisée pour les accompagner financièrement via notamment des « prêts d'honneur quartier » à taux zéro. Enfin, 72 millions d'euros seront déployés afin d'accélérer les projets déjà lancés.

Création de 32.000 entreprises

Lancé officiellement fin mars, « Entrepreneuriat Quartiers 2030 » succède au programme « Entrepreneuriat pour tous » mis en place entre 2019 et 2023 par la banque publique d'investisssement . Il avait mobilisé une enveloppe de 135 millions d'euros et avait permis de soutenir la création de plus de 32.000 entreprises.

Entre 2019 et 2023, plus de 150.000 personnes ont été « détectées et préparées » selon la banque publique d'investissement, et 970 QPV ont été couverts sur 1.296. Les bénéficiaires sont à 49 % des femmes, 16 % ont moins de 25 ans et 60 % sont diplômés du bac et plus. Le commerce de détail, le transport et le BTP étaient les principaux secteurs de création d'entreprise.

Intérêt croissant pour l'entrepreneuriat

En parallèle, l'intérêt des habitants issus de quartiers prioritaires de la ville pour l'entrepreneuriat est en forte augmentation. Selon des chiffres fournis par Bpifrance, le nombre de personnes qui souhaitent créer leur entreprise, ont l'intention d'en créer une, portent un projet ou sont déjà chefs d'entreprise est passé de 14 % à 26 % entre 2018 et 2023.

C'est quasiment l'équivalent du chiffre national, qui s'élève à 32 %. Mais dans les QPV, 16 % sont qualifiés « d'intentionnistes », c'est-à-dire qu'ils ne sont pas passés à l'acte : c'est bien plus que la moyenne pour la France entière (9 %). Et seuls 3 % sont porteurs d'un projet, contre 13 % nationalement.

Manque de sensibilisation et de connaissance

Selon le répertoire Sirene de l'Insee, 86.000 personnes ont par ailleurs créé leur entreprise dans un quartier prioritaire de la ville en 2021, dont 75 % en microentreprise, sur un total d'1,1 million. « La dynamique entrepreneuriale a largement crû, nous sommes très fiers de cela », a indiqué Marie Adeline-Peix, directrice exécutive à Bpifrance. Elle précise que les actions menées « visent à casser le « c'est pas possible », cette forme de déterminisme social et territorial ».

Plusieurs freins à la création d'entreprise ont été identifiés, comme le manque de sensibilisation à la création d'entreprise dans les QPV, le manque de connaissance des aides publiques et le manque d'accès aux réseaux de dirigeants hors des quartiers. Le nouveau programme se fixe comme objectif d'accompagner 500.000 personnes dans l'ensemble des 1.300 QPV, dont la carte a été réactualisée fin décembre.

Source AFP