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Réservation bientôt obligatoire pour se baigner dans les calanques à Marseille

Le parc national des calanques veut réguler les flux touristiques. En haute saison l'accès à plusieurs plages sensibles sera contrôlé par des vigiles. Un passe commandé en ligne sera obligatoire.

La calanque de Morgiou. Depuis cette année, le mouillage des navires de plaisance est interdit dans deux autres calanques totem, En-Vau et Port Pin.
La calanque de Morgiou. Depuis cette année, le mouillage des navires de plaisance est interdit dans deux autres calanques totem, En-Vau et Port Pin. (Studio Empreinte/Shutterstock)

Par Paul Molga

Publié le 3 août 2021 à 09:30

Un tsunami vient de déferler sur le parc national des Calanques . Au printemps prochain vient de décider son conseil d'administration, l'accès aux plages émeraudes de Sugiton se fera uniquement sur réservation, une première en France où les espaces naturels sont libres d'accès.

Pour obtenir son « passe-bronzage » au chant des cigales, il faudra se connecter sur un site dédié et cocher sa date de visite. Premier arrivé, premier servi, dans la limite de 300 à 400 places. Les inscriptions seront closes à 85 % de la jauge et les billets restants seront présentés quelques jours avant l'échéance pour offrir une nouvelle chance aux retardataires. Des vigiles sur la plage seront chargés de filtrer les entrées, façon boîte de nuit.

Scènes de cauchemar

« Les Calanques offrent à voir des oeuvres naturelles aussi précieuses que les peintures présentées dans les grands musées du monde. Personne ne conteste de devoir réserver sa visite au Louvre ou au Palazzo Vecchio pour en profiter pleinement. Il n'en est pas autrement ici », justifie Didier Réault, président du parc.

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Ces dernières années, avec le retour en grâce de Marseille parmi les destinations favorites des Français, la fréquentation des Calanques a littéralement explosé. Cette année, encore, on peut y voir des scènes cauchemardesques de tourisme de masse avec crèmes solaires, serviettes à touche-touche, musique à tue-tête, foule dans l'eau et même barbecue sauvage !

Jusqu'à 3.000 personnes, dix fois la jauge écologiquement acceptable, prennent d'assaut les plages de galets de Sugiton, l'une des calanques les plus prisées de l'agglomération à une encablure du site universitaire de Luminy. Le parc a bien tenté de réguler cette fréquentation en menant ce printemps une campagne de « démarketing territorial ». On pouvait lire sur son site toute une série d'avertissements dissuasifs pour « survivre aux Calanques » : la marche d'approche est longue et pentue, la mer est froide, il faut emporter de quoi boire, il n'y a pas de commodités sanitaires, les plages sont inconfortables…

200 points d'accès

Si les autorités du parc sont nerveuses, c'est que cette nouvelle affluence attire des populations indifférentes aux enjeux écologiques qui ont valu sa protection comme sanctuaire de la biodiversité. « Les touristes sont bienvenus, mais ils doivent abandonner leur comportement urbain », s'emporte le président du parc.

Pour faire respecter les règles sur ce territoire de 43.500 hectares pourvu de 200 points d'accès, l'établissement ne dispose que d'une cinquantaine d'éco-gardes en plus des agents de l'Office national des forêts, des polices municipales environnantes, des Affaires maritimes ou des Douanes. Outre la gestion des accès terrestres, ils doivent aussi contrôler les nouvelles restrictions maritimes : depuis cette année, le mouillage des navires de plaisance est interdit dans deux autres calanques totem, En-Vau et Port Pin.

L'initiative des Calanques pourrait faire tache d'huile. Dans le Var, l'île de Porquerolles protégée par le parc national de Port-Cros vient, elle aussi, de mettre en place des quotas d'accès : pas plus de 6.000 touristes par jour, la moitié de la fréquentation constatée l'an passé. Elle va également aménager une zone de mouillage respectueuse des précieux herbiers de posidonies, le principal puits de carbone méditerranéen. Au plus fort de la saison, jusqu'à 2.000 navires jettent l'ancre sur les rivages de l'île.

Paul Molga (Correspondant à Marseille)

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