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Archéologie: « Alfred Merlin », le nouveau navire high-tech français

Le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) s'est équipé d'un bâtiment conçu pour l'archéologie des grandes profondeurs, au-delà des plateaux continentaux. Construit par la société iXblue, de La Ciotat, il sera mis à l'eau courant mai.

La société iXblue, à La Ciotat, a construit ce navire d'exploration des grandes profondeurs, qui peut accueillir 28 personnes à son bord, soit deux fois la capacité de l'ancien qu'il remplace.
La société iXblue, à La Ciotat, a construit ce navire d'exploration des grandes profondeurs, qui peut accueillir 28 personnes à son bord, soit deux fois la capacité de l'ancien qu'il remplace. (Come SITTLER/REA)

Par Paul Molga

Publié le 1 mai 2021 à 15:00Mis à jour le 2 mai 2021 à 17:24

C'est un concentré de technologies qui s'apprête à prendre le chemin de l'exploration sous-marine. Attendu courant mai, le baptême de l'« Alfred Merlin », nouveau navire du Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines), va « propulser l'archéologie subaquatique dans une nouvelle dimension », explique son directeur Michel L'Hour.

Son constructeur ciotaden iXblue a vu grand : avec ses 46 mètres de long, il peut accueillir 28 personnes à son bord, soit deux fois la capacité de l'« André Malraux » qu'il remplace. Il peut également aller plus loin avec une autonomie de 3.500 nautiques (contre 2.000 pour son prédécesseur), lui permettant de joindre d'un trait Lorient et Saint-Pierre-et-Miquelon. « Nous avons poussé plus loin ce qui marchait sur l''André Malraux' et imaginé ce qui sera encore utile dans dix ans », résume Michel L'Hour.

Robot humanoïde

A bord de cette coque composite, des équipements scientifiques, de mesures et d'exploration hors pair, dont deux robots. Le premier est issu d'un travail du Drassm avec le Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (LIRMM). Nommé « Arthur », c'est un robot capable d'intervenir bien au-delà des plateaux continentaux, jusqu'à une profondeur de 2.500 mètres d'où il pourra ramener des objets jusqu'à 25 kg. Il dispose aussi de capacités d'éclairage inédites permettant de filmer les sites en ultra-haute définition (UHD) et de les modéliser en 3D.

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L'autre innovation est encore sur l'étagère du Stanford Robotics Labs. Elle s'appelle « Ocean One », ressemble à un plongeur et sera pourvue de mains haptiques développées par l'université de Poitiers dans le cadre du programme SeaHand. Ce projet permet au pilote du robot en surface de sentir, dans les manettes, la force appliquée aux objets saisis. « Les robots apprennent la délicatesse », sourit Michel L'Hour. Son département supervise les essais en mer de cet avatar. Le premier s'est tenu en 2016, sur l'épave de « La Lune », près de Toulon. Le second sera réalisé en juillet, à une profondeur de 1.000 mètres au large de la Corse

Seize millions d'euros

En dix ans, André Malraux a réalisé trois fois le tour des océans et permis 6.500 heures d'études. « Alfred Merlin », lui, pourra réaliser un nombre plus important de missions très variées, en particulier vers les territoires d'outre-mer, où les besoins en matière de fouilles archéologiques sous-marines sont importants.

Le navire et ses équipements ont coûté 16 millions d'euros. C'est un prototype, mais son constructeur a le projet de le produire en série pour faire tomber les prix. Les besoins sont estimés à plus de 300 unités dans le monde. Il pourrait également commercialiser les données récupérées de sa coque composite où ont été noyés des réseaux de fibres optiques pour analyser en temps réel le comportement de la structure dans l'environnement marin. Ces calculs seront indispensables à la construction des navires en composite de grande taille.

Paul Molga (Correspondant à Marseille)

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