Télécoms : Scopelec va supprimer près de 700 emplois

Après avoir perdu 40 % de son chiffre d'affaires lors du renouvellement des contrats triennaux de sous-traitance d'Orange pour les réseaux de télécoms en mars dernier, Scopelec à Sorèze (Tarn) a présenté son projet de plan de sauvegarde au tribunal de commerce de Lyon, le 30 juin. Dans la foulée, la direction a annoncé lundi au comité social et économique un plan de sauvegarde de l'emploi supprimant 488 postes à Scopelec SA.

La filiale lyonnaise Setelen supprimera aussi 200 emplois, indique une source syndicale. Les licenciements seront moins nombreux que les postes supprimés car certains départs étaient déjà actés avant la procédure. Ils auront lieu à l'automne après la consultation des instances du personnel.

Pas de dépôt de bilan

Parmi les 3.600 salariés de la première coopérative de production française, 1.000 sont déjà partis chez des concurrents ou en faisant des ruptures conventionnelles depuis l'annonce de la perte de plusieurs contrats d'Orange en novembre 2021. Il restera un peu moins de 2.000 personnes après les suppressions de postes.

Le président du directoire, Thomas Foppiani, va quitter la société. « Le nouveau dirigeant devra diversifier l'activité car nous n'avons pas assez anticipé la diversification au-delà d'Orange, affirme un délégué du personnel. Les 770 salariés sociétaires vont aussi remettre en place une gouvernance qui ressemble à une coopérative, car ils n'avaient pas leur mot à dire. »

Scopelec installe la fibre optique et entretient les réseaux téléphoniques en cuivre pour Orange. Il a doublé son chiffre d'affaires entre 2013 et 2021, à 475 millions d'euros, grâce à la croissance des chantiers pour Orange qui formait 60 % de ses revenus. Mais l'opérateur historique n'a pas renouvelé plusieurs gros contrats fin 2021, lui reprochant une qualité de service insuffisante, ce qui a entraîné une perte de chiffre d'affaires de 190 millions d'euros par an ! Thomas Foppiani a répondu qu'Orange a privilégié « les offres moins-disantes ».

Le Comité interministériel de restructuration industrielle a négocié des solutions pour éviter le dépôt de bilan. Orange a proposé de fournir des commandes supplémentaires de 45 millions d'euros sur dix-huit mois et d'acquitter 20 millions d'euros de créances de sous-traitants de Scopelec. L'Etat, de son côté, va supprimer environ 60 millions d'euros de PGE et des dettes.

La direction de Scopelec relève qu'Orange n'a encore rien signé. « Le plan de sauvegarde a été jugé crédible et viable par le tribunal de commerce sous réserve de la ratification des engagements d'Orange », prévient une porte-parole. La coopérative continue de travailler pour Orange, notamment dans la téléphonie mobile. En se restructurant, elle va tenter de se diversifier davantage dans l'installation de bornes de recharge électrique, la vidéo protection et la cybersécurité.