Villefranche-sur-Saône étend sa pépinière Créacité
Dans le Rhône, la communauté d'agglomération Villefranche Beaujolais Saône investit 21 millions d'euros pour étendre sa pépinière d'entreprises Créacité en centre-ville. Une opération en partie motivée par le zéro artificialisation nette.
Par Stephane Frachet
Les anciens abattoirs de Villefranche-sur-Saône (Rhône) abritent, depuis vingt ans, une pépinière d'entreprises, Créacité, qui accueille des jeunes entreprises avec des loyers bonifiés pendant trois ans. Deux jolis bâtiments industriels historiques en pierre dorée ont été préservés. Trois bâtiments neufs vont pousser à proximité. La communauté d'agglomération Villefranche Beaujolais Saône (CAVBS) vient de valider l'extension de Créacité, un chantier budgété à 21 millions d'euros. L'investissement est porté par une Société publique locale (SPL) Beaujolais Saône Aménagement.
Evoqué en février, le projet voté cet automne est passé de 5.300 mètres carrés à 7.300 mètres carrés, occasionnant un surcoût de 8 millions d'euros. « Pour répondre à la demande des entreprises du territoire, un campus entrepreneurial et de formation va être ajouté », explique Myriam Cadi, vice-présidente développement économique de la CAVBS et conseillère municipale de Villefranche-sur-Saône.
Les études devraient se poursuivre courant 2024, et la livraison des ateliers et bureaux est espérée dès 2025 pour les premières surfaces, puis en 2026 pour le reste.
Seulement 38 hectares disponibles
Créacité accueille par exemple La Fabrique, une école associative de formation aux métiers de l'industrie, qui compte une dizaine de permanents, et qui prévoit de tripler son effectif. Pour répondre au développement de ce secteur, tout en restant dans une surface contrainte, la CAVBS a fait le choix d'intégrer un étage supplémentaire aux trois bâtiments neufs prévus.
Depuis la création de Créacité en 2002, 150 entreprises ont été accueillies par la pépinière. « 9 sur 10 sont restées sur le territoire », argumente Myriam Cadi.
L'extension de cette zone d'activités en ville répond aussi à la pénurie foncière que connaît l'agglomération de Villefranche, située sur l'axe Lyon-Mâcon-Paris. Sur 632 hectares de terrains à vocation économique, il ne reste que 38 hectares potentiellement disponibles, « alors que la demande se situe autour de 10 hectares par an », décrit l'élue.
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« Le zéro artificialisation nette bloque les projets de développement de nos entreprises, sans compter les demandes entrantes que nous ne pouvons satisfaire », ajoute Myriam Cadi. Pour alléger la pression sur le foncier, l'agglomération, présidée par Pascal Ronzière, (DVD) vient ainsi d'acquérir deux friches commerciales. « Ce qui nous permettra de nous étendre sur des zones déjà artificialisées », dit-il. Conscient que la solution a des limites.
Stéphane Frachet (Correspondant à Lyon)