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Les ports français multiplient les investissements

Tandis que le port de Marseille Fos a connu en 2021 un flux record de conteneurs et Calais profité à plein de son terminal de ferroutage, Nantes Saint-Nazaire a souffert de la chute des trafics d'hydrocarbures. De nouveaux investissements sont au programme.

Marseille prévoit l'aménagement d'un terminal pour les croisières de luxe, la poursuite de l'électrification des quais et un nouveau siège social.
Marseille prévoit l'aménagement d'un terminal pour les croisières de luxe, la poursuite de l'électrification des quais et un nouveau siège social. (Clément Mahoudeau/AFP)

Par Frank Niedercorn, Nicole Buyse, Paul Molga, Emmanuel Guimard

Publié le 14 févr. 2022 à 10:01

Les ports français ont connu des fortunes diverses en 2021. Mais de Marseille à Nantes, l'heure est partout à de nouveaux investissements pour conforter leurs positions ou trouver de nouveaux débouchés.

· Marseille porté par le trafic de conteneurs

Avec le rebond économique, Marseille Fos a retrouvé des couleurs : pour la première fois de son histoire, ses portiques ont traité l'an dernier pas loin de 1,5 million de conteneurs à l'occasion de 9.000 escales. Au total, 75 millions de tonnes de marchandises ont touché ses quais, soit une hausse de 9 % par rapport à 2020. La place n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant-crise, mais son chiffre d'affaires a progressé de 11 %, à 162 millions d'euros.

Dans ce contexte favorable, le port prévoit d'investir 60 millions d'euros, après 54 millions en 2021, dans de nouveaux équipements et la valorisation de son patrimoine. Plusieurs consultations ont été lancées : un appel à projets pour trouver une nouvelle destination à un silo à sucre placé au bord de l'autoroute, l'aménagement d'un terminal pour les croisières de luxe, la poursuite de l'électrification des quais et un nouveau siège social.

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Pour ce dernier chantier prévu pour 2025, un partenariat public-privé d'un montant de 107 millions d'euros est prévu pour construire 28.000 mètres carrés de surface de plancher. « Nous avons fait le choix de cette procédure pour réserver notre capacité d'investissement à l'exploitation du port », explique Elisabeth Ayrault, présidente du conseil de surveillance. Une unité de production d'hydrogène vert de 84.000 tonnes par an de capacité va également être construite.

· La Rochelle surfe sur les éoliennes et le transport conventionnel

Si avec 8,8 millions de tonnes transportées en 2021, La Rochelle a vu son trafic rester quasiment stable, toutes les activités n'ont pas été logées à la même enseigne. Alors que les céréales ont fortement baissé, d'autres produits ont été dopés comme ceux destinés au BTP, et notamment le sable, qui ont bondi de 23 %, à 1,1 million de tonnes. Cette année, les vedettes furent toutefois les énormes pièces métalliques destinées au premier parc éolien offshore français qui se construit sur le plateau de Guérande au large de Saint-Nazaire.

Le port de La Rochelle a aussi enregistré une progression plus inattendue du transport conventionnel lié à la baisse du trafic de conteneurs à partir du milieu de l'année 2021. « Le prix du transport par conteneur a explosé, passant de 3.000 à 5.000 dollars pour un conteneur transporté depuis l'Asie à 15.000 dollars. Si bien que les produits forestiers et certains produits semi-finis comme le contre-plaqué sont désormais transportés dans des navires traditionnels. Cela représente des dizaines de milliers de tonnes. Cela devrait durer jusqu'à la fin du premier trimestre. D'autant qu'on voit arriver de nouveaux produits comme ceux pour le bâtiment ou les fertilisant », précise Emilien Maffeïs, directeur de l'Agence Maritime La Pallice du groupe Kuhn.

· Nantes Saint-Nazaire veut s'affranchir du fossile

Le trafic à Nantes Saint-Nazaire a dévissé d'un tiers l'an dernier, à 19 millions de tonnes. En cause, la chute des hydrocarbures, liée notamment à l'arrêt temporaire de la raffinerie Total. Selon Olivier Trétout, le président du directoire, ce trou d'air préfigure le déclin inéluctable du transport par bateau du pétrole, du gaz et du charbon représentant toujours 70 % du trafic du port estuarien. « Ce modèle doit être revisité », dit-il. C'est l'objet du projet stratégique 2021-2026 récemment adopté et visant le statut « d'écoport du Grand Ouest » avec une place prédominante dans l'éolien flottant.

D'ici à 2026, la création d'une base d'intégration est annoncée, « un ouvrage portuaire industriel long de 500 à 600 mètres combinant des quais et des moyens de levage et rouliers d'une portance hors normes ». Cette base représentera un investissement de 100 à 150 millions d'euros. Globalement, à dix ans, le port entend investir 500 millions d'euros. Cette année 25 millions d'euros iront à des projets de développement dont des programmes d'immobilier logistique, des entrepôts clés en main qui pourraient devenir une  ressource de revenus dans le futur.

· Calais monte en puissance dans le ferroutage

Avec 26.019 remorques passées en 2021 par le terminal d'autoroutes ferroviaires de Calais, contre 18.661 en 2020, ce trafic affiche une hausse record de près de 40 %. En 2020 déjà, dopé par l'effet conjugué du Covid et du Brexit, il avait progressé de 11 %. L'opérateur VIIA, filiale de SNCF Logistics, exploite trois lignes : vers Mâcon (Saône-et-Loire), Orbassano en Italie et Le Boulou près de Perpignan, avec 30 trains par semaine actuellement (30 à 40 remorques par train), dont les marchandises partent ensuite outre-Manche.

Calais, qui est le seul port actuellement en France à avoir un terminal de ferroutage, verra ce trafic renforcé avec l'ouverture d'une quatrième ligne en avril vers et depuis Sète. « Le terminal pourrait ainsi encore progresser de 20 à 30 % cette année », estime Jean-Marc Puissesseau, PDG des ports de Boulogne et Calais. Les trains en provenance du port occitan pourraient acheminer des marchandises arrivant de Turquie par la voie maritime.

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