Avec EasyBrexit, Soget facilite les flux transmanche
Soget lance EasyBrexit, une plate-forme d'échanges sécurisés d'information sur les marchandises. Objectif, fluidifier le passage portuaire entre France et Grande-Bretagne alors que celle-ci s'apprête à devenir un pays tiers.
Par Claire Garnier
Soget, le spécialiste des systèmes d'information portuaires installé au Havre, en Seine-Maritime, met la dernière main à EasyBrexit. Cette plate-forme sécurisée et dématérialisée vise à faciliter le passage portuaire après le Brexit, synonyme de contrainte pour les camions qui traversent la Manche. La libre circulation des marchandises entre le Royaume-Uni et l'Union européenne va en effet prendre fin et les ports qui bordent la Manche deviendront des postes frontières.
EasyBrexit repose sur le principe de la fourniture anticipée des informations sur les marchandises par les donneurs d'ordre, les représentants en douane, les compagnies de ferries et les transporteurs routiers. « Le partage anticipé des informations dans EasyBrexit permettra aux camions de franchir les postes frontières portuaires sans arrêt systématique », assure Olivier Jean-Degauchy, directeur innovation de Soget. « Dès que les informations sont connues du transporteur, EasyBrexit partage les données entre les acteurs impliqués dans la chaîne de transport. » Ils se connectent sur un logiciel qui permet la gestion partagée et instantanée des multiples opérations portuaires (autorisations douanières, administratives et commerciales, listes de chargement et déchargement, déclaration des marchandises dangereuses). Avec un principe essentiel, la confidentialité, chaque acteur n'ayant accès qu'aux informations qui le concernent.
Contrôles vétérinaires et phytosanitaires
L'objectif est de « transformer les lignes de ferries et le tunnel sous la Manche en ponts rouliers et routiers », résume Hervé Cordène, directeur général. Soget a déjà convaincu Brittany Ferries de tester EasyBrexit sur sa plus grosse ligne transmanche, entre Ouistreham (Calvados) et Portsmouth (GB).
Logo de la plateforme easybrexitDR
Soget, qui réalise 12,4 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 120 salariés, a mis en place des plates-formes portuaires dématérialisées sur l'Axe Seine (Le Havre-Rouen-Paris), à Nantes, Saint-Nazaire, Calais, La Rochelle, Jakarta (Indonésie), à Maurice, au Togo et au Bénin. Sa stratégie est d'adapter aux flux transmanche les fonctionnalités de sa nouvelle plate-forme « S) ONE » en cours de commercialisation et présentée comme « très adaptable aux spécificités de chaque place portuaire ».
La société va intégrer dans EasyBrexit les contrôles vétérinaires et phytosanitaires. Un point crucial car, comme le rappelle Olivier Jean-Degauchy, « 100 % de ces marchandises devront être désormais soumises à contrôle ». Soget se dit prêt à étendre au transmanche le traitement documentaire dématérialisé qu'il réalise déjà au Havre sur des produits conteneurisés en provenance de pays tiers.
Claire Garnier (Correspondante à Rouen)