La Seine-et-Marne investit pour l'analyse de l'eau
Le laboratoire départemental d'analyses d'eau vient d'acquérir un nouvel appareil qui permettra d'accélérer la durée des procédures.
Par Lamia Barbot
Que ce soit l'eau des piscines, des collèges ou des cours d'eau, c'est au laboratoire d'analyse de Melun de se charger de l'analyse bactériologique. Pour répondre aux exigences accrues en termes de sensibilité et de seuils de mesure des agréments des ministères de l'Environnement et de la Santé, le laboratoire départemental d'analyses a rapidement dû évoluer techniquement. Cette année, il a décidé d'acquérir une nouvelle machine pour un coût de 300.000 euros.
« Tous les dix ans à peu près, nous investissons dans des machines plus récentes et plus précises mais cela a un coût non négligeable. C'est une nécessité dans notre métier, nous devons être capables de détecter les différents types de polluants », explique Djamila Ladsous, sous-directrice du laboratoire. La dernière acquisition du laboratoire date de 2009 pour un investissement de 240.000 euros. L'appareil permet l'analyse d'environ 40 composés micropolluants organiques, comme les pesticides.
Analyse deux fois plus rapide
Aujourd'hui, le laboratoire peut analyser 230 composés micropolluants organiques ainsi que 25 métaux simultanément sur un même échantillon. « La nouvelle machine va nous permettre de réduire de moitié le temps d'analyse et donc d'être disposé à traiter plus d'échantillons », espère Djamila Ladsous.
Actuellement, 70 % de l'activité du laboratoire est constituée de prélèvements et d'analyses pour le compte du département de Seine-et-Marne. Les 30 % restants sont des commandes d'entreprises, d'autres collectivités ou de l'Etat. Le laboratoire espère rentabiliser la nouvelle machine en augmentant la part des analyses privées.
Inondations
Au rez-de-chaussée du bâtiment, la salle de réception des échantillons est remplie de réfrigérateurs. Les échantillons d'eau proviennent soit de la collecte réalisée par les préleveurs du laboratoire soit d'échantillons apportés par des entreprises. Pendant la période de crues, EDF a apporté au laboratoire des prélèvements d'eau issus des puits de forage situés à Ecuelles. Après analyse, un des puits a dû être arrêté en raison d'une pollution. « Il suffit que la tête de forage se retrouve submergée pour entraîner une pollution du puits », explique Yves Jaunaux, vice-président du département, en charge de l'environnement.
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Les inondations ont aussi des conséquences sur la qualité des cours d'eau. « Elles entraînent la présence de matières en suspension sur la Seine et une filtration moins bonne que d'habitude », poursuit Yves Jaunaux. Les analyses se sont du coup faites plus fréquentes ces dernières semaines.
L'armée française fait également appel au laboratoire. Il enverra une malle militaire de bouteilles vides d'ici à quelques jours sur un théâtre d'opérations, avant son retour pour analyse. Les militaires vérifient la qualité de l'eau des forages d'eau potable ainsi que les bouteilles d'eau embouteillées vendues sur place, dont la qualité peut parfois être suspecte.
Lamia Barbot