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La concession du Rhône en voie de prolongation

La concertation conduite par la Commission nationale du débat sur la concession de la gestion des barrages électriques sur le Rhône se tient jusqu'au 30 juin. En ligne de mire : plus de 500 millions d'euros investis jusqu'en 2041 notamment pour la construction d'un nouveau barrage.

Le projet de prolongation de la concession des barrages sur le Rhône  fait l'objet d'une concertation conduite par la Commission nationale du débat public jusqu'au 30 juin
Le projet de prolongation de la concession des barrages sur le Rhône fait l'objet d'une concertation conduite par la Commission nationale du débat public jusqu'au 30 juin (DR)

Par Vincent Charbonnier

Publié le 11 juin 2019 à 15:53

Pour CNR, la concession du Rhône devrait être un long fleuve tranquille jusqu'en 2041. Et non plus jusqu'en 2023. Cette prolongation de dix-huit ans découle du souhait du gouvernement de tenir compte de la durée moyenne d'exploitation des dix-huit ouvrages hydroélectriques sur le fleuve depuis leur construction. En 1948, la concession avait été accordée pour 75 ans à compter de la mise en service du premier barrage hydroélectrique sur le Rhône, la centrale de Génissiat (Ain), jusqu'en… 2023. 

Ce projet, compatible avec le droit français et européen, fait l'objet d'une concertation conduite par la Commission nationale du débat public jusqu'au 30 juin. Deux séminaires et quatre réunions publiques sont organisés et une plate-forme participative a été ouverte sur Internet pour recueillir les avis et les commentaires du public, des élus et des professionnels. Le bilan sera effectué courant juillet. L'Etat aura ensuite deux mois pour préciser comment il prend en compte ces remarques. 

Investissements supplémentaires 

Que pourrait changer cette nouvelle concession ? Le projet présenté prévoit d'élargir le domaine concédé de 3.000 hectares et de 80 kilomètres de tronçons et ouvrages aujourd'hui administrés par d'autres opérateurs comme VNF. A l'avenir, son périmètre s'étendrait sur 550 kilomètres et 30.000 hectares. En particulier autour du Petit Rhône en aval d'Arles.

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Autre évolution en contrepartie de l'allongement de la concession : CNR devra prendre en charge 500 millions d'euros d'études et de travaux supplémentaires. Notamment la réalisation d'un nouvel aménagement hydroélectrique en amont du confluent de l'Ain à Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) pour 230 millions. Sans oublier la construction de cinq petites centrales hydroélectriques essentiellement dans la Drôme et l'augmentation de la production hydroélectrique de l'ouvrage de Montélimar. 

Parc flottant solaire 

Le schéma directeur adopté en 2003 est aussi révisé. 160 millions d'investissements seront engagés par période de cinq ans dans le cadre de ces missions d'intérêt général, 20 millions de plus que précédemment, dans les domaines de la production d'électricité hydraulique, de la navigation et du transport fluvial, de l'irrigation, de l'environnement. A l'image du premier parc flottant solaire aménagé sur un plan d'eau à Mornant, près de Lyon, en partenariat avec le syndicat mixte d'hydraulique agricole du Rhône (SMHAR). Cette centrale pourra produire 250 kWh dans l'année. Dans un premier temps, l'énergie produite sera injectée dans le réseau. Dans vingt ans, elle alimentera le réseau d'irrigation qui dessert des terrains agricoles, des vergers, jusqu'à 700 mètres d'altitude. L'implantation de refuges à poissons sous la plate-forme photovoltaïque favorise aussi la reproduction et la vie des espèces aquatiques. Ce projet pilote devrait être suivi d'autres. Notamment dans d'anciennes gravières à Châteauneuf-du-Rhône (Drôme). Cette future centrale photovoltaïque s'étendra sur 30 hectares. 

Un modèle plébiscité 

L'accroissement de ce programme apporte de l'eau au moulin des élus locaux, régionaux, et parlementaires qui se sont mobilisés l'an dernier pour le prolongement de cette concession au-delà de 2023, réitérant leur attachement au modèle atypique de CNR basé sur un équilibre public privé. Le capital de CNR est aujourd'hui détenu à un peu plus de 50 % par la Caisse des Dépôts et des collectivités locales, et à 49,97 % par Engie. Modèle également adoubé par la Commission européenne qui le considère comme un « exemple intéressant pour la mise en place d'une ouverture intelligente du marché, respectueuse des intérêts de libre concurrence, des territoires et des citoyens », l'Etat français percevant par ailleurs 100 millions de redevances annuelles.

Vincent Charbonnier     

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