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Elections métropolitaines : la mobilité au coeur du scrutin

Dans une campagne où la question des mobilités est centrale, le bouclage du périphérique est un sujet clivant. Le RER lyonnais fait l'unanimité. Le vélo devient prioritaire. Les télécabines et les transports fluviaux font leur apparition. Et c'est la surenchère dans les propositions de tram et de métro.

Le tunnel de Fourvière.
Le tunnel de Fourvière. (Philippe Merle/AFP)

Par Léa Delpont

Publié le 28 janv. 2020 à 14:15Mis à jour le 30 janv. 2020 à 11:10

De tous les candidats à la présidence de la métropole lyonnaise, il n'en reste plus que deux pour défendre l'Anneaux des Sciences , c'est-à-dire le bouclage du périphérique par l'ouest de l'agglomération : Gérard Collomb, investi par LREM, en tête dans les sondages, et Andréa Kotarac pour le RN. Jean-Noël Buffet (LR) réfléchit. Le dissident LREM David Kimelfeld renonce finalement à une infrastructure qu'il a longtemps soutenue. Les Verts, qui talonnent Gérard Collomb, y ont toujours été hostiles. 

Serpent de mer de la politique lyonnaise, celui qu'on appelait autrefois le TOP, pour « tronçon ouest du périphérique », avait été initié en 1989 par Michel Noir. L'affaire semblait entendue avec les conclusions favorables du débat public en 2013. De nombreuses études préparatoires ont été réalisées durant ce mandat par Gérard Collomb puis David Kimelfeld.

Mais ces 14 kilomètres, chiffrés entre 3,2 et 4 milliards d'euros, sont de nouveau remis en question à la faveur du changement des mentalités sur la voiture. Même son plus ardent défenseur Gérard Collomb convient de la nécessité de l'adapter en l'enterrant sur 80 % de son parcours. Il le financerait par les péages, via une concession. Selon lui, « le milieu économique et les salariés sont très attachés à sa réalisation ».

10 milliards d'euros

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David Kimelfeld avait envisagé d'y ajouter une voie dédiée aux transports en commun où roulerait un bus à haut niveau de service. Cette idée continue de séduire Jean-Noël Buffet mais plus David Kimelfeld, « car le surcoût serait d'un milliard d'euros », dit-il. « Ce projet pensé au siècle dernier n'est ni finançable - aucune subvention à attendre de l'Etat ni de l'Europe pour des infrastructures carbonées -, ni raisonnable d'un point de vue écologique », a-t-il conclu. 

A la place, il propose un plan de dix milliards d'euros étalé sur trois mandats, avec une extension des lignes de métro de 32 à 73 kilomètres, vers la 2e couronne. Le réseau de tramway se verrait aussi rallongé de 35 kilomètres en privilégiant des liaisons transversales et en poussant le T5 jusqu'à l'aéroport (tandis que Jean-Noël Buffet prévoit d'y faire arriver le Métro E « d'ici vingt ans »). La Gauche Unie propose « un périphérique de transports en commun avec un métro de surface », explique la tête de liste Renaud Payre. 

Selon l'actuel président David Kimelfeld, « en matière de transports en commun, il faut passer de l'échelle lyonnaise à l'échelle métropolitaine, des TCL aux TCM ». Son plan s'accompagne de 20.000 places de parkings relais pour rabattre les gens sur des stations de métro, de tram ou l'une des 35 gares TER, appelées à former un RER à la lyonnaise. Tous les candidats s'accordent unanimement sur cette nécessité.

Navettes fluviales

EELV veut tripler le prochain budget d'investissement du Sytral , à trois milliards d'euros. Pour apporter des réponses rapides à la congestion urbaine, les Verts promettent « dans les 24 mois une augmentation de 20 % de l'offre de bus, en fréquence, amplitude horaire et nouvelles lignes majeures ». Ils envisagent l'ouverture de plusieurs lignes de tramway ainsi que la création de télécabines avant la fin du mandat, et des prolongements de métro au-delà de 2025. 

Aucun candidat ne fait l'économie d'un plan vélo . Bruno Bernard, pour EELV, avait dégainé le premier un Réseau Express Velo sécurisé de 450 kilomètres jusqu'à Genas, Craponne, Quincieux, Givors, « pris sur la voirie automobile ». Plus vert que les Verts, David Kimelfeld renchérit avec son Réseau Express Vélo Végétalisé : « un réseau cyclable de 1.500 km d'ici 2025 (actuellement un millier, ndlr), 2.000 km d'ici 2030 avec des voies continues végétalisées ». Tandis que Bruno Bernard espère raisonnablement « multiplier par trois » l'usage du vélo dans les six ans, le dissident LREM assure que « les modes doux deviendront le mode de transport quotidien pour 50 % des Grands Lyonnais ». Pécherait par excès d'optimisme ? Dernière mesure en vogue : des navettes fluviales sur la Saône. Et même un plan Fleuve pour le président sortant.

Léa Delpont (Correspondante à Lyon)

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