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Corse : le GR20 étudie de possibles quotas face à la hausse de la fréquentation

Avec des taux de remplissage des refuges qui flirtent avec le 100 % cet été, le chemin de randonnée qui traverse l'île sur 180 km du nord au sud, connaît une fréquentation historique. Le parc naturel régional de Corse surveille de près cette « suractivité ».

En juin, les taux de remplissage des douze refuges qui jalonnent le parcours ont flirté avec les 100 %.
En juin, les taux de remplissage des douze refuges qui jalonnent le parcours ont flirté avec les 100 %. (Pascal Pochard-Casabianca/AFP)

Par Julie Quilici-Orlandi

Publié le 28 juil. 2022 à 14:29

Le GR20 ne désemplit pas. Avec 130.000 nuitées comptabilisées en 2021, le parc naturel régional de Corse, gestionnaire du célèbre sentier de randonnée qui traverse l'île sur 180 km du nord au sud, évoquait déjà une « année de tous les records ». Mais cette saison, les compteurs s'affolent. En juin, les taux de remplissage des douze refuges qui jalonnent le parcours ont flirté avec les 100 %, une tendance qui se confirme sur juillet. « On n'aurait jamais pensé que c'était possible de faire plus », s'étonne même Pierrot Griscelli. Ce guide de haute montagne a fait le choix, il y a trente ans, de prendre la gérance d'un des neuf refuges publics du GR. Seuls trois autres sont privés. 

Dans son refuge de Carrozzu, à une heure à pied de la première piste carrossable, il peut accueillir 35 visiteurs. A l'extérieur, près de 80 autres ont posé leur sac dans les bivouacs. « Cela représente en moyenne 150 personnes par nuit et près de 70 repas, mais en juin, il nous est arrivé d'accueillir jusqu'à 200 personnes en une soirée. C'est du jamais vu ! », confie le gérant du refuge.

Embouteillages

« On assiste à une augmentation exponentielle des fréquentations », confirme Carl'Andria Albertini, gardien de refuge et gestionnaire de la centrale de réservation opérationnelle depuis 2009. Sans compter les touristes s'élançant sur le chemin, tente sur le dos, et sans réservation en poche qui échappent aux statistiques.

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La croissance du tourisme de montagne est visible à l'oeil nu. Pour s'en apercevoir, il suffit de se rendre à la table d'un des douze restaurants d'altitude qui assurent trois services journaliers ou de suivre les embouteillages qui se forment non loin des installations. « Nous avons des stocks avec une limite de capacité. C'est la raison pour laquelle nous encourageons les randonneurs à réserver, et, si les disponibilités font défaut, à décaler leur séjour », poursuit le gardien.

Sous le contrôle du syndicat mixte qui compte plus de 130 agents sur l'ensemble de l'île, dont 27 agents engagés sur le dispositif estival, rien n'est laissé au hasard, du tarif aux formules proposées in situ. « Le GR20 s'est démocratisé dans les années 2000, depuis la mise en place du service de restauration. Nous avons une clientèle plus jeune et davantage de traileurs », souligne François Geronimi, le directeur du parc. La destination est par ailleurs attractive par son prix, avec un budget moyen journalier estimé entre 65 et 80 euros.

Equilibre financier

Ces dernières années, d'importants investissements ont été consentis afin d'améliorer l'encadrement et le confort des randonneurs. Un programme de réhabilitation a été lancé sur ce réseau de refuges bâti dans les années 1970 et désormais doté de wifi et de lignes de téléphone par satellite. Près de 750.000 euros sont annuellement investis. En 2021, année présentée comme exceptionnelle, l'équilibre financier a été trouvé avec 800.000 euros de recettes perçues. « On est loin de la cash machine et ce n'est d'ailleurs pas notre but », assure François Geronimi.

Pour répondre aux attentes de la clientèle de montagne, le syndicat mixte devra-t-il augmenter sa capacité d'accueil ? Une piste d'emblée écartée par son directeur, qui surveille de près « cette  suractivité' ». « Notre mission reste la préservation de l'environnement », insiste François Geronimi. Et même si rien n'est encore écrit, « l'avenir du GR20 pourrait s'imaginer avec l'entrée en vigueur de quotas », poursuit-il. Une telle expérimentation est en cours au coeur de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio , en Corse-du-Sud.

Julie Quilici-Orlandi (Correspondante à Bastia)

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