L'ONU crée un fonds pour les réfugiés climatiques
Le Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies a annoncé la création du Fonds de résilience climatique. Il espère réunir 100 millions de dollars pour aider les communautés les plus menacées à se préparer et affronter les conséquences du dérèglement climatique.
Par Anne Feitz
Sécheresses, tempêtes, inondations : les catastrophes répétées liées au réchauffement climatique ont déjà forcé 114 millions de personnes à fuir leurs lieux de résidence, et à être soutenues par le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies (UNHCR). Pour renforcer leur protection, cette agence basée à Genève a annoncé ce mercredi la création d'un nouveau fonds dédié aux réfugiés climatiques : le Fonds de résilience climatique.
« Les effets du changement climatique sont de plus en plus dévastateurs, exacerbant les conflits, réduisant à néant les moyens de subsistance et, en fin de compte, provoquant des déplacements de population », a expliqué Filippo Grandi, Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
Protéger les communautés menacées
Or « les financements alloués à la lutte contre les effets du changement climatique ne bénéficient pas aux personnes déplacées de force, ni aux communautés qui les accueillent », a-t-il poursuivi.
Le HCR espère réunir pour ce nouveau fonds 100 millions de dollars d'ici à la fin de 2025. Il a vocation à regrouper toutes ses actions liées au climat, et inclura notamment le Fonds de protection environnementale des réfugiés créé en 2021, qui compte environ 5 millions de dollars d'engagements, selon une porte-parole du HCR à l'AFP.
Lire aussi :
En dix ans, 225 millions de personnes sont devenues réfugiées climatiques
ENQUÊTE - Migrants climatiques : ce tsunami qui touche aussi l'Europe
Selon le communiqué, le Fonds de résilience climatique sera utilisé pour protéger les communautés les plus menacées par le réchauffement climatique, en leur donnant les moyens de se préparer aux risques qu'il engendre, mais aussi d'y faire face et de les surmonter.
Il permettra par exemple de fournir de l'énergie propre, afin d'alimenter l'approvisionnement en eau, les écoles et les services de santé dans les zones d'accueil. Il sera aussi destiné à la construction d'abris adaptés au changement climatique.
Selon les estimations de la Banque mondiale, la planète comptera 216 millions de réfugiés climatiques en 2050. Certains pays pourraient même disparaître, à l'instar des îles polynésiennes de Tuvalu , qui ont signé en novembre 2023 un traité avec l'Australie : celle-ci est prête à offrir l'asile climatique à ses habitants lorsque la montée des eaux aura rayé leur pays de la carte.
Anne Feitz