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Le gouvernement espagnol augmente les impôts pour réduire un déficit de 8%

Une semaine après son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Mariano Rajoy a annoncé 15 milliards d'euros d'économies afin de commencer à réduire un déficit public attendu à 8% au lieu de 6% en 2011.

Par Jessica Berthereau

Publié le 30 déc. 2011 à 18:52

A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. C'est ainsi que le nouveau gouvernement espagnol a justifié les hausses d'impôts « temporaires » et les autres mesures d'austérité annoncées vendredi, afin de réduire un déficit public déviant. Difficile, en effet, pour un exécutif de droite qui avait promis de ne pas augmenter les impôts d'opter finalement pour une augmentation des prélèvements.

« Nous sommes en présence de circonstances extraordinaires et imprévues (...) qui conduisent à prendre des mesures extraordinaires et non désirées », a martelé la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria. Le déficit public de l'Espagne pour 2011 sera « proche des 8% » du PIB, contre 6% prévus. Chaque point de pourcentage représentant environ 10 milliards d'euros, l'Espagne va devoir faire quelque 36,5 milliards d'euros d'économies pour parvenir à un déficit de 4,4% du PIB fin 2012.

Pour l'instant, le gouvernement de Mariano Rajoy a annoncé 15 milliards d'euros d'économies (8,9 milliards de coupes budgétaires et 6,3 milliards de hausses d'impôts). Privilégiant « les mesures les moins pénalisantes pour la croissance économique », l'exécutif a préféré augmenter l'impôt sur le revenu plutôt que la TVA, même si l'Espagne a de la marge en la matière par rapport à ses voisins européens (18% contre 19,6% en France).

Qualifiée de « surcharge complémentaire de solidarité », cette imposition supplémentaire touchera les Espagnols de façon progressive, de 0,75% pour la tranche la plus basse (entre 0 et 17.707 euros) à 7% pour la plus élevée (plus de 300.000 euros) et seulement pour les deux prochaines années. Sont aussi augmentés l'impôt sur les plus-values et la taxe foncière.

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Au chapitre des coupes budgétaires, les salaires des fonctionnaires sont gelés et leur temps de travail augmenté de 35 heures à 37,5 heures. Des suppressions de directions générales dans l'administration permettront de réduire les coûts d'environ 20%. Les subventions aux partis politiques, syndicats et patronat sont baissés dans les mêmes proportions.

Avec une volonté claire de demander des efforts à « ceux qui ont le plus » et de « protéger les plus faibles », le gouvernement a parallèlement décidé de revaloriser les retraites de 1% (l'inflation est de 2,4%) et de prolonger pour six mois l'aide de 400 euros aux chômeurs en fin de droits.

JESSICA BERTHEREAU, CORRESPONDANTE À MADRID

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