Servair signe un contrat stratégique avec STEF-TFE pour centraliser ses achats

Ce pourrait être un contrat d'approvisionnement classique entre un transporteur logisticien, en l'occurrence STEF-TFE, et son client, ici Servair. C'est bien plus que cela. «Un enjeu majeur» pour le numéro un français et numéro trois mondial de la restauration et des métiers de la logistique du transport aérien, dit même de l'accord en question son PDG, Patrick Alexandre.

Il consiste à centraliser les approvisionnements de sept de ses filiales opérant sur les sites de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly à partir de la plate-forme de STEF-TFE à Montsoult (Val-d'Oise), dont était déjà client Servair. Mais jusqu'ici, chacun de ses sites travaillait de façon autonome, et il aura fallu que la filiale d'Air France-KLM réfléchisse à un plan de réorganisation de ses flux physiques comme de ses flux d'information pour que les deux entreprises puissent aller au-delà de leur relation historique. «Dans ce projet très structurant, la complexité logistique était telle qu'il nous fallait un professionnel pour aiguiser nos coûts», explique Patrick Alexandre.

Pilotage des approvisionnements à partir des besoins du client

C'est à l'issue d'un appel d'offres auquel ont également répondu des entreprises comme TransGourmet ou Pomona que STEF-TFE a finalement été retenu. Mais, au-delà de leurs liens commerciaux précédents, c'est surtout l'expérience du contrat passé par le transporteur avec l'économat des armées en 2005 qui a convaincu Servair.

L'originalité de STEF Logistique Restauration (SLR), la filiale de STEF-TFE spécialisée dans l'approvisionnement des enseignes de restauration (dont KFC, Pizza Hut, Subway...) et de services de restauration collective, dont l'armée française, est d'avoir développé un système de pilotage des approvisionnements à partir des besoins du client, et de passer directement les instructions aux fournisseurs. «La difficulté de ce type de dossier, c'est la relation avec les fournisseurs. Il faut s'assurer de leur capacité à livrer dans les temps et dans le respect de la qualité», insiste Francis Lemor, le président de STEF-TFE.

Des économies substantielles à la clef

D'où une montée en puissance progressive du dispositif. Opérationnel dès le deuxième trimestre 2011, il atteindra son régime de croisière au bout d'un an. Dans sa phase de lancement, la plate-forme gérera 40% du volume d'achat des produits alimentaires qui arrivent aujourd'hui directement dans sept filiales de Servair, des produits d'épicerie aux surgelés en passant par des produits frais. Avec à la clef des économies substantielles sur les coûts logistiques et à l'achat, «sans licenciement», souligne Patrick Alexandre.

Sans compter une réduction importante des émissions de CO2, grâce à une diminution significative du nombre de kilomètres nécessaires au transport des marchandises.

Quant à SLR, qui pèse 5% du chiffre d'affaires total de STEF-TFE, ce nouveau contrat va entretenir la croissance de ses activités, de l'ordre de 10% à 15% par an depuis que la filiale a été renforcée et structurée en 2005, à l'occasion du contrat avec l'armée française.