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L'allemand T-Online n'entrevoit pas la rentabilité avant 2003

Par Alain Ruello

Publié le 30 mars 2001 à 01:01

T-Online doit regretter amèrement d'avoir lancé son forfait illimité pour Internet facturé 79 DM. Supprimé en février dernier, mais souscrit par les clients pour une durée d'un an, il continuera d'obérer les comptes du premier fournisseur d'accès en Europe pendant de nombreux mois encore, a déclaré hier son PDG, Thomas Holtrop, lors de la présentation des résultats définitifs de l'exercice 2000. Au point que, pour la filiale de l'opérateur Deutsche Telekom, la perspective de passer dans le vert ne devrait pas intervenir avant 2002 inclus, a-t-il reconnu, sans pour autant fixer d'échéance, mais en assurant que le retour à la rentabilité constituait sa priorité. Un peu plus précis, Rainer Beaujean, le directeur financier, a estimé qu'une perte brute d'exploitation de 250 millions d'euros en 2001 n'était pas « irréaliste », ce qui constituerait un doublement de la perte enregistrée l'année dernière (« Les Echos » du 25 janvier).

Recul du titre
« La suppression de ce forfait n'agira pas sur les comptes avant l'année prochaine », estime Michelle Lang, analyste de la banque Sal Oppenheim Jr. & Cie, citée par Bloomberg. Avant de regretter que la direction n'ait avancé aucun élément quant à la stratégie de développement pour assurer à T-Online sa place de numéro un sur le Vieux Continent. Autant d'éléments qui expliquent que le titre de la société perdait 4 % hier en fin d'après- midi.

L'an passé, T-Online a enregistré une perte nette de 390 millions d'euros et une perte brute d'exploitation (Ebitda) de 122 millions d'euros (en 1999, l'Ebitda était positif de 17,6 millions d'euros). Déjà connu, le chiffre d'affaires 2000 a atteint 797,2 millions d'euros (+86 %), du fait de l'augmentation de 70 % du nombre de ses abonnés (8 millions actuellement, dont 580.000 pour la filiale française Club Internet), et des effets des acquisitions. Les revenus tirés de l'accès seul ont compté pour 666 millions d'euros. Ceux liés à la fourniture de contenus, et sur lesquels T-Online mise à la fois pour améliorer ses marges et se développer, ont représenté 14 % du chiffre d'affaires. La société vient d'ailleurs d'annoncer un partenariat avec la chaîne de télévision publique allemande ZDF, destiné à créer un portail d'informations. Aujourd'hui, 80 % de la clientèle du premier FAI européen se situe en Allemagne.

A. R.

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