Par Alain Ruello
Ex-star de la Bourse, venu de l'Allemagne de l'Est, et concurrent de Broadvision, Intershop multiplie les mauvaises performance financières. Dernière annonce en date : lundi, l'éditeur a prévenu qu'il s'attendait pour son premier trimestre à un chiffre d'affaires de 18 à 20 millions d'euros, contre 30 millions initialement prévus. En cause : le ralentissement économique aux Etats-Unis ainsi qu'en Asie. La perte opérationnelle atteindrait 33,4 millions d'euros, du fait de la restructuration en cours destinée à réduire les coûts et à bâtir un réseau de vente indirecte pour son produit phare Enfinity, dont une nouvelle version a été présentée au salon du CeBIT. Et, pour ne rien arranger, la société doit faire face à des plaintes d'actionnaires en justice.
Conséquence inéluctable, l'action n'en finit pas de plonger sur le nouveau marché allemand : 135 euros il y a un an, un peu plus de 4 hier. Au point qu'aujourd'hui, des analystes s'interrogent sur la pérennité financière à court terme de l'éditeur, et que certains ne voient plus d'autre issue pour la société que de se faire avaler. Dans une récente note de recherche, Gene Alvarez, analyste du cabinet spécialisé MetaGroup, imaginait d'ailleurs que Commerce One, l'un des ténors des logiciels de places de marché électronique, puisse aller au-delà du partenariat qui lie actuellement les deux sociétés. Partenariat dont Stephan Schambach, le CEO d'Intershop, rappelait d'ailleurs l'importance « stratégique » début février à l'occasion d'un mini-point de presse à Paris.
A. R.