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L'Insee revoit à la hausse la croissance et les prélèvements obligatoires 1999

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Par Dominique Seux

Publié le 28 avr. 2000 à 01:01

Deux ministres se sont installés dans son fauteuil de la rue de Bercy depuis le départ de Dominique Strauss-Kahn, mais tous les indicateurs confirment que l'ancien ministre de l'Economie et des Finances avait vu juste en estimant que le ralentissement conjoncturel du début 1999 n'était qu'un « trou d'air ». L'Insee, qui a publié hier les comptes définitifs pour l'année dernière, a réévalué le niveau de la croissance, par rapport à ses premières estimations de février. Elle a été finalement de 2,9 %, et non pas de 2,7 %. La révision s'explique principalement par la réévaluation des dépenses, notamment de santé, des administrations publiques. L'Institut national de la statistique ayant changé de base, la croissance 1998 a également fait l'objet d'une remise à jour. Le produit intérieur brut (PIB), cette année-là, a progressé de 3,1 % « seulement », et non pas, comme on le croyait, de 3,4 %. Résultat, le PIB est légèrement moins élevé qu'annoncé, à 8.819 milliards de francs.

Cette révision constitue à l'évidence une bonne nouvelle : la croissance économique en 1998 et 1999 n'a été dépassée depuis vingt ans qu'en 1988 et 1989, années au cours desquelles elle avait été supérieure à 4 %. Le dynamisme des recettes fiscales a toutefois une contrepartie. L'Insee a également revu à la hausse le niveau des prélèvements obligatoires. Ils ont représenté non pas 45,6 % du PIB l'année dernière, mais 45,7 %, soit 0,8 point de plus que l'année précédente, un record absolu.

Le scénario de l'année écoulée n'a cependant pas changé. C'est la demande des ménages, leur consommation et leurs investissements en logement qui ont tiré la croissance. Le moteur en est connu : les très dynamiques créations d'emplois ont poussé la masse des revenus des ménages. L'envolée des prélèvements fiscaux et sociaux sur les particuliers (+5,8 %) a, à l'inverse, grignoté le revenu disponible, l'inflation réduisant quant à elle la hausse du pouvoir d'achat. Celle-ci a ralenti l'année dernière (+2,2 %) après une année 1998 fastueuse (+2,8 %). Le commerce extérieur, qui avait freiné la croissance l'année précédente, l'a cette fois soutenue, très légèrement il est vrai (0,2 point).

Une baisse continue du chômage
La révision relevée par l'Insee confirme que l'économie française a été peu atteinte par deux des événements majeurs de l'année dernière : la remontée des cours du pétrole depuis l'été ainsi que la baisse continue de l'euro. Ces deux éléments auraient pu conduire, comme cela avait été le cas lors des chocs pétroliers des années 70 et 80, à une hausse brutale des coûts de production, avec une répercussion sur les prix, créant une spirale inflation-salaires. Cet engrenage ne fonctionne plus. La hausse des prix de matières premières a été compensée par la maîtrise des salaires liée aux 35 heures et les allégements de cotisations sociales se sont étendus. De leur côté, les entreprises n'ont pas répercuté totalement cette hausse dans leurs prix, ce qui a réduit leurs marges. Les prix sont repartis un peu à la hausse, mais sans que l'on puisse véritablement parler de dérapage.

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A plus court terme, cette révision apporte une autre nouvelle. « Elle confirme la vigueur de la croissance au deuxième semestre 1999, qui se poursuit actuellement », indique Michel Devilliers, le responsable du département conjoncture. L'institut parie toujours, comme le gouvernement, sur une croissance proche de 3,6 %, 3,7 % cette année et sur une baisse continue du chômage. Un pari, dans ce dernier cas, qui sera confirmé pour le mois de mars. La baisse du nombre de demandeurs d'emploi, annoncée aujourd'hui, sera encore très forte.

DOMINIQUE SEUX

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