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Interview

Serge Cimmati : Les actionnaires salariés ne doivent pas être considérés comme des sous-actionnaires Les propositions de Jean-Pierre Balligand et Jean-Baptiste de Foucauld visant à renforcer la représentation des actionnaires salariés au conseil d'administration et au conseil de surveillance des fonds communs de placement de l'entreprise vous satisfont-elles ?

Publié le 31 janv. 2000 à 01:01

Oui. Parmi les dix propositions que la FAS présentera le 9 février, celle qui vise à abaisser de 5 % à 3 % le seuil de détention du capital à partir duquel les actionnaires salariés peuvent entrer au conseil d'administration est l'une des plus importantes. Il est en effet essentiel que les actionnaires salariés soient associés aux décisions de l'entreprise, qu'ils puissent s'exprimer et disposer du droit de vote comme les autres administrateurs. Ils ne doivent pas être considérés comme des « sous-actionnaires ». La FAS est, par ailleurs, très favorable à ce que le conseil de surveillance des fonds communs de placement soit composé exclusivement d'actionnaires salariés. Mais, surtout, il faut que les représentants des actionnaires salariés soient élus. Actuellement, dans la plupart des entreprises, ils sont désignés à égalité par la direction et les syndicats, ce qui constitue un obstacle à l'exercice des droits des actionnaires salariés.

Les associations d'actionnaires salariés considèrent-elles les syndicats comme des concurrents ?

Les partenaires sociaux doivent continuer à superviser la participation et l'intéressement, attachés au droit du travail, mais pas l'actionnariat salarié, qui dépend d'une logique complètement différente, celle du droit boursier. Si le rôle des associations est effacé au profit des syndicats, alors, le risque est grand de tuer la poule aux oeufs d'or. L'actionnariat salarié est un acte individuel qui n'est lié à aucun contrat de travail. Les actionnaires salariés seront moins enclins à acheter des actions d'entreprise s'ils sont représentés par des syndicats.

Les propositions, sur les stock-options, visant à supprimer le rabais de 20 % accordé par beaucoup d'entreprises sur le prix d'achat de l'action et à faire varier la fiscalité en fonction du degré de prise de risque du bénéficiaire vont-elles, selon vous, assez loin ?

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Ces deux propositions vont dans le bon sens, notamment celle qui lie étroitement la prise de risque à une moindre fiscalité. Il est impensable que la taxation soit la même pour une start-up où chacun apporte une partie de son patrimoine et pour le grand patron qui ne prend aucun risque dans l'obtention de ses stock-options. Cet exemple montre également le besoin de transparence. L'opacité dans laquelle les stock-options sont distribuées actuellement a un impact très négatif sur l'image qu'elles ont dans le grand public. Et cela à un moment où l'actionnariat salarié devient un outil de rémunération comme les autres, notamment avec la réduction du temps de travail et la politique de modération salariale qui l'accompagne.

PROPOS RECUEILLIS PAR CARINE FOUTEAU

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