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Jean-Marie Messier désendette son holding et son pôle communication

Afin de faciliter son alliance dans les télécoms, Vivendi a logé les trois quarts de sa dette dans le nouveau pôle Vivendi Environnement. Le quart restant doit être effacé à l'issue des cessions de Sithe, SGE et CGIS.

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Par Claude Barjonet

Publié le 31 janv. 2000 à 01:01

Comment doter Vivendi de ses plus beaux atours, dans la perspective d'une alliance dans les télécommunications ? Entre autres, en éliminant toute dette financière à deux niveaux essentiels du groupe que préside Jean-Marie Messier : le holding Vivendi et son pôle Vivendi Communication. Cette stratégie financière passe par deux étapes : la création de Vivendi Environnement et des cessions d'actifs.

Selon un porte-parole du groupe interrogé vendredi, Vivendi supportait, à fin décembre, un endettement net total de 22 milliards d'euros (144,2 milliards de francs). Or, à l'issue du conseil de vendredi, le groupe a indiqué que Vivendi Environnement, une nouvelle filiale à 100 % rassemblant les métiers de l'eau, de l'énergie, de la propreté et des transports, ainsi que la participation de Vivendi dans l'espagnol FCC, avait été constituée à la fin de l'année dernière. Du coup et dans le cadre de cette création attendue _ Jean-Marie Messier l'avait annoncée en avril dernier, précisant que Vivendi Environnement aurait, à l'horizon de trois ans, vocation à être introduit en Bourse _, le groupe précise que « l'endettement net supporté par Vivendi Environnement ressortira, après apport, à 16,5 milliards d'euros dont 2,85 milliards d'obligations convertibles ». Soit 108,17 milliards de francs désormais logés dans le pôle environnement.

Hausse de 28 % des bénéfices
Restent donc 22 milliards d'euros moins 16,5 milliards, c'est-à-dire 5,5 milliards d'euros (36 milliards de francs) de dettes financières nettes supportées par le holding et Vivendi Communication. Or, Vivendi précise que « compte tenu d'un endettement net du groupe estimé, après cessions en cours et décidées en 1999 (Sithe, SGE, CGIS), de l'ordre de 16 à 17 milliards d'euros, l'ensemble Vivendi Holding-Vivendi Communication, dès la réalisation des cessions, ne portera aucune dette nette ». En clair : le produit attendu de ces ventes sera consacré à l'élimination des 5,5 milliards d'euros de dettes résiduelles. Au cours de Bourse de SGE vendredi soir (45 euros l'action), les quelque 40 % de titres de ce groupe de BTP que Vivendi entend céder sur le marché valent 0,72 milliard d'euros (4,72 milliards de francs). Les 60 % du producteur américain d'énergie Sithe, dont Vivendi a décidé la mise aux enchères en octobre dernier, sont pour leur part estimés (dettes comprises) aux alentours de 4 milliards d'euros (26 milliards de francs). Quant au pôle immobilier CGIS, Vivendi en réclamerait environ 4 milliards de francs (610 millions d'euros).

Le holding et le pôle communication ainsi désendettés, il restera cependant, pour Vivendi Environnement, à gérer une dette assez considérable de 16,5 milliards d'euros. Cette dette, dont un porte-parole de Vivendi assure qu'elle correspond uniquement aux activités du pôle environnement et qu'elle n'a pas été « gonflée » par des dettes provenant du holding ou du pôle communications, ne devrait cependant pas poser de problèmes insurmontables, dans la mesure où les métiers de l'environnement sont régis par des contrats à long terme, générant de l'activité récurrente. Par ailleurs, cette dette représente 74,3 % des 22,2 milliards d'euros (145,5 milliards de francs) du chiffre d'affaires du pôle environnement en 1999.

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Outre l'environnement, Vivendi a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 10,6 milliards d'euros (69,5 milliards de francs) dans le pôle aménagement (appelé à être déconsolidé puisque principalement constitué de SGE et de CGIS) et de 8,7 milliards d'euros (57 milliards de francs) dans la communication. Soit un chiffre d'affaires global de 41,5 milliards d'euros (272 milliards de francs), en hausse de 30,6 % par rapport à 1998. Dans des résultats estimés, Vivendi a annoncé vendredi que le résultat d'exploitation s'est élevé à 2,34 milliards d'euros (15,34 milliards de francs), en hausse de près de 70 % et de près de 40 % à périmètre constant. Selon Vivendi, cette progression « dépassera les objectifs annoncés pour l'ensemble des métiers du groupe ». Quant au résultat net estimé, il augmente de 28 %, à 1,43 milliard d'euros (9,37 milliards de francs). Le résultat exceptionnel n'est pas précisé, mais, à l'issue d'une année riche en cessions d'actifs dont certaines se sont soldées par des moins-values, un porte-parole indique qu'il est « négatif de l'ordre de quelques centaines de millions d'euros ».

CLAUDE BARJONET

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