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Siemens vend ses activités de défense à British Aerospace et Dasa

Publié le 31 oct. 1997 à 01:01

Thomson-CSF n'a pas eu gain de cause. Comme le laissait entendre la rumeur depuis plusieurs jours, le groupe allemand Siemens a annoncé hier qu'il allait vendre l'essentiel de son activité d'électronique de défense Sicherungstechnik (SI) à un consortium composé de Dasa, la filiale aéronautique de l'allemand Daimler-Benz, et British Aerospace (BAe). La transaction, qui doit faire l'objet de l'approbation des conseils de surveillance des firmes et autorités de contrôle des concentrations, est rétroactive au 1er octobre dernier, ce qui correspond au début de l'exercice pour Siemens. La vente n'inclut pas la division de contrôle du trafic aérien et l'unité de cryptologie ainsi que l'usine de Oostkamp en Belgique.

Siemens, qui s'est défait de 16 activités depuis douze mois, a justifié sa décision en indiquant qu'il n'avait pas d'autre choix que se défaire de son activité d'électronique de défense, à l'heure où les budgets se réduisent dans ce domaine et où la compétition internationale s'accroît. « Avec la vente de SI à 2 groupes européens centrés sur la défense, Siemens contribue à assurer la compétitivité à long terme des sites », a souligné le groupe allemand, qui n'a pas rendu public le prix de la transaction. Des sources industrielles le situent entre 1,1 et 1,2 milliard de marks (3,7 à 4 milliards de francs), ce que les analystes jugent équilibré.

Une offre supérieure en valeur
Selon des sources proches de l'opération, l'offre du consortium germano-britannique aurait été supérieure en valeur à celle du groupe français. D'autres observateurs font remarquer que la candidature française avait perdu beaucoup de chances après la décision du gouvernement Jospin de constituer un « champion national » dans l'électronique de défense en rapprochant certaines activités d'Alcatel Alsthom, Aerospatiale et Dassault avec Thomson-CSF et en décidant de garder le contrôle de ce dernier.

Concrètement, les 2 groupes acheteurs veulent se partager des activités de SI, qui ont totalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de marks (4 milliards de francs) avec 3.800 employés. BAe, dont les activités de défense de BAe représentaient jusqu'à présent un chiffre d'affaires total de 5,3 milliards de livres (plus de 50 milliards de francs), va se tailler la part du lion, en reprenant Siemens Plessey Systems, soit 2.200 employés en Grande-Bretagne et 400 en Australie. Le groupe britannique a révélé qu'il allait verser 319 millions de livres (3,1 milliards de francs) cash pour cet ensemble.

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De son côté, Dasa va reprendre les 1.150 salariés de SI situés à Munich-Unterschliessheim, qui représentent un chiffre d'affaires de 500 millions de marks (1,7 milliard de francs). La filiale de Daimler-Benz, qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 2,7 milliards de marks (9 milliards de francs) dans le secteur de la défense (hors avions de combat et propulsion), a annoncé qu'il ne s'agissait pas d'un « simple rachat », mais qu'il était bien décidé à « intégrer » ces activités avec ses sites d'Ulm (2.300 employés) et Friedrichshafen (900 employés) et contribuer au renforcement de l'activité de défense en Europe face aux regroupements opérés aux Etats-Unis.

V. F.

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