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Lionel Jospin invite les Français à rejeter toute frilosité à l'égard de la Russie

Publié le 31 oct. 1997 à 01:01

Un mois après le président Jacques Chirac, le Premier ministre français est arrivé hier à Moscou pour tenter de donner une impulsion vigoureuse aux échanges franco-russes. La dominante économique de cette visite officielle, qui se prolongera jusqu'à samedi, est soulignée par la présence, aux côtés du chef du gouvernement, du ministre de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn, et d'une quarantaine de chefs d'entreprise français dans la délégation.

Dès hier, Lionel Jospin a rencontré le président Boris Eltsine _ tout sourire après la naissance d'un cinquième petit-fils _, son homologue Viktor Tchernomyrdine, ainsi qu'Anatoli Tchoubaïs, premier vice-Premier ministre et ministre des Finances. Le chef du Kremlin, qui entretient des relations tendues avec le Parlement russe, dominé par l'opposition communiste et nationaliste, s'est dit « impressionné » par l'esprit de concorde qui prévaut dans la cohabitation entre MM. Chirac et Jospin.

La journée d'aujourd'hui sera consacrée principalement à la réunion de la Commission mixte franco-russe, présidée depuis sa création, en février 1996, par les Premiers ministres des deux pays. Formée sur le modèle de la Commission russo-américaine Gore-Tchernormyrdine, cette instance a pour objet de promouvoir la coopération et d'accélérer le traitement des différends. C'est dans ce cadre que la Russie a soldé le passif des emprunts russes.

Parallèlement se tiendront les travaux du 5e Comité franco-russe pour la finance, l'industrie et le commerce (Cefic), dont la tâche est essentiellement de canaliser les crédits français à la Russie. Au début de 1996, Moscou avait décidé d'accorder sa garantie souveraine sur un prêt français de 1,5 milliard de francs. Néanmoins, cette ligne de crédit n'a pas été complètement utilisée.

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Côté français, on espère qu'elle le sera prochainement, notamment pour le contrat de livraison par Renault de 40.000 moteurs aux usines moscovites AZLK, toujours en panne de financement. Le président de Renault, Louis Schweitzer, qui a accompagné Jacques Chirac en septembre, et qui a refait le voyage avec Lionel Jospin, s'est félicité de l'action soutenue des autorités françaises pour favoriser un climat de confiance entre Paris et Moscou. Le constructeur automobile français est toujours en discussion avec AZLK pour la production à Moscou de la Mégane, un dossier de longue haleine, puisque le lancement des chaînes de montage n'est pas prévu avant le tournant du siècle.

Tandis que le Premier ministre russe affiche sa certitude que la Russie est à la veille d'un boom économique, dès lors que le cap de la stabilisation a été franchi, Lionel Jospin, qui s'exprimait devant la communauté française de Moscou, a invité les entreprises de l'Hexagone à ranger leurs craintes, pour attaquer résolument le marché russe.

DAVID GAUTHIER-VILLARS

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