OPA sur les AGF : le groupe Generali veut conserver l'essentiel d'AGF-Athena
Antoine Bernheim, président de l'assureur italien Generali, qui a lancé le 13 octobre dernier une offre publique d'achat (OPA) sur les AGF, n'a pas l'intention d'acheter pour revendre par morceaux. C'est ce qu'il a indiqué hier dans une interview au journal « Le Monde ». « Il n'est pas question de cession dans ses grandes composantes » (...), et, si l'opération réussit, Generali entend « en principe » garder le groupe intact, a-t-il ajouté.
A une condition, trouver un repreneur français pour la participation de 57 % des AGF dans la Coface (Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur). « Le gouvernement français se soucie de voir la Coface passer sous contrôle étranger » a, de son côté, souligné hier Claude Bébéar, le président du groupe Axa-UAP, lors de la présentation de ses résultats semestriels (lire page 20). Quant à savoir si des discussions sont en cours avec Generali sur telle ou telle transaction, « ce n'est que pure spéculation », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Antoine Bernheim réfute la qualification d'« hostile » pour son OPA : « On parle d'OPA hostile, mais je pense qu'en l'espèce Generali n'est pas l'agresseur. Si Antoine Jeancourt-Galignani nous avait laissés poursuivre notre projet, on achetait tranquillement Athena et lui était tranquille comme Baptiste », relève le président de Generali. Interrogé sur une possible contre-offensive, il a évoqué deux possibilités. « Soit Antoine Jeancourt-Galignani essaie de monter par lui-même une opération qui lui permettrait de conserver son indépendance, et qui sera forcément compliquée. Soit il a recours à un chevalier blanc », ajoutant qu'il ne voyait « pas très bien ce que ce dernier pourrait apporter de plus aux AGF que Generali ». Enfin, il a indiqué que Generali bénéficiait « de certains préjugés favorables, notamment de la part du groupe Axa ».
Bonne tenue du titre en Bourse
Ce qu'a confirmé Claude Bébéar hier matin en indiquant « penser plutôt du bien » de cette opération. « Nous avons d'excellentes relations avec Generali et son président Antoine Bernheim », par ailleurs administrateur du groupe Axa-UAP, a-t-il ajouté. Et de poursuivre :« Voir arriver sur le marché français un compétiteur, qui deviendrait numéro deux français derrière nous, ayant le sens du profit n'est pas forcément pour nous déplaire. » S'agissant du prix offert par l'assureur italien, de 300 francs par titre AGF, il indique: « Pour nous, acquérir les AGF à ce prix n'aurait pas de sens (...). Cette acquisition présente une valeur stratégique pour Generali », dont la présence est jugée insuffisante en France. Le titre AGF a clôturé en retrait de 0,1 % (soit beaucoup mieux que le marché), à 302,10 francs, dans un volume de 705.000 actions. Le titre a progressé de 80,4 % depuis le début de l'année. Pour mémoire, son dernier cours coté avant le lancement de l'OPA était de 235 francs.
P. S.