[go: up one dir, main page]

Publicité

Gayssot enterre l'idée d'un moratoire autoroutier

Par Claude Barjonet

Publié le 30 juin 1997 à 01:01

Ecartelé entre un des objectifs majeurs de son ministère _ construire des routes _ et la pression écologiste désormais représentée au gouvernement, Jean-Claude Gayssot, le nouveau ministre (PC) de l'Equipement, des Transports et du Logement, a profité de l'inauguration, vendredi dernier, du tronçon Amiens-Abbeville de l'autoroute A16 pour définir une politique d'infrastructures tout en nuances.

Se gardant de reprendre à son compte le terme de « moratoire » du programme autoroutier figurant dans la plate-forme électorale PS-Verts, Jean-Claude Gayssot a au contraire déclaré d'emblée : « Nous n'avons arrêté aucun chantier et nous ne le ferons pas », précisant même : « En matière de grands chantiers, je suis sûr que nous en ouvrirons de nouveaux et pas seulement en matière autoroutière. » Il officialise ainsi une politique de gels très ciblés de certains projets à l'étude, politique qu'attendaient du reste les observateurs avertis du monde autoroutier (« Les Echos » du 16 juin).

Considérant donc que « la route aussi peut concilier les impératifs de développement économique et d'aménagement du territoire avec les exigences normales d'environnement », Jean-Claude Gayssot a néanmoins tenu à donner des gages aux écologistes... tout en évitant soigneusement de se laisser piéger par des déclarations par trop précises.

Ainsi du projet très décrié par eux de l'autoroute A24, entre Amiens et la frontière belge. « Il s'agit d'un dossier difficile, a-t-il dit, notamment à l'approche de la métropole lilloise. Je le suivrai donc avec une extrême attention et une grande écoute des partenaires concernés. » Même prudence de Sioux concernant le raccordement de l'A16 au réseau autoroutier en Ile-de-France : « Tout le monde sait qu'en tant qu'élu, je me suis toujours opposé au passage de l'A16 en Seine-Saint-Denis. Je n'ai pas changé d'avis. De même, je crois qu'on ne peut se passer d'un bouclage de la Francilienne », a-t-il rappelé, avant de contrebalancer aussitôt son propos par cette phrase sibylline : « Devenu ministre, ma méthode sera d'abord d'écouter tous les avis avant de prendre des décisions sur ces sujets. » Traduction libre : l'autoroute A16, qui s'achève actuellement à L'Isle-Adam, pourrait se connecter, quelques kilomètres plus au sud, à la future portion de la Francilienne
reliant Roissy à Cergy-Pontoise.

Publicité

Le décor autoroutier ainsi planté, Jean-Claude Gayssot a tenu à donner son feu vert à deux autres types d'infrastructures touchant la Picardie et présentant le double avantage de donner de l'emploi aux travaux publics et d'être acceptés par les écologistes. Il s'agit du canal Seine-Nord, pour lequel « la concertation interrégionale prévue sera engagée dès le mois de septembre prochain », et du futur « corridor » de fret ferroviaire Le Havre-Amiens-Nancy. Ce dernier projet nécessite la remise en état d'une voie désaffectée.

Dernier message, à l'intention de Bercy cette fois : « Mon ministère n'a pas toujours les moyens d'entretenir correctement le réseau des routes nationales et de gérer ce patrimoine », a reconnu Jean-Claude Gayssot, se plaignant notamment que des milliers de logements soient encore exposés à plus de 70 décibels.

C. B.

Entreprise - Solo.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité