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Immopar: la SDBO et la Sofal concernées au premier chef

Publié le 31 août 1993 à 01:01

La dégradation du marché de l'immobilier continue de pénaliser la profession, atteignant par ricochet les banques créancières. Nouveau dossier en perspective pour le président Michel Rouger: le marchand de biens Immopar, dont les dettes atteignent 8 millards de francs, a approché à la mi-août le tribunal de commerce de Paris, sans pour autant qu'une saisine officielle soit intervenue. Des « problèmes d'échéance » seraient à l'origine de cette démarche, explique­t­on de source informée. Certes, il ne s'agit pas d'une procédure de conciliation, mais le dialogue avec les créanciers devrait, selon toute vraisemblance, s'amorcer en début de semaine prochaine. Et permettre, comme dans d'autres dossiers précédents, un règlement amiable.
L'une des principales banques concernées est la Société de Banque Occidentale (SDB0), la filiale à 100 % du Crédit Lyonnais, par ailleurs connue pour ses liens avec Bernard Tapie. Sa créance sur Immopar atteint 2,2 milliards de francs. Ce montant représente plus de 18 % de l'encours de prêts bruts (au 31 décembre) distribués par la banque. Or celle-ci traverse déjà une passe délicate: la perte nette part du groupe a atteint 213 millions à fin 1992. Cette dégradation des comptes, bien que largement compensée par l'extériorisation de plus-values immobilières, a trouvé son origine dans l'effort de provisionnement. Celui-ci, multiplié par plus de six, s'est établi à 850 millions de francs. Sur ce montant, 600 millions étaient directement imputables à la crise de l'immobilier. Une forte dépréciation du portefeuille-titres a également joué. Rappelons, à cet égard, que la SDBO est aussi actionnaire à hauteur de 12,5 % d'Immopar. Les liens d'affaires entre les deux sociétés se sont notamment renforcés à l'occasion du rachat du siège de Hachette Livre, client du Lyonnais, effectué par Immopar, mais financé par la SDBO pour un montant de 515 millions (voir « les Echos » du 24 décembre 1992). Les problèmes financiers rencontrés par le marchand de biens pourraient donc compliquer la situation de la SDBO, même si, évidemment, ses créances sont adossées à des actifs.
Encours
non négligeables
Dans la liste des banques créancières, on trouve également la Sofal. Cette dernière a quitté le giron du CIC pour passer sous l'égide de sa maison mère, le GAN. Les encours de la Sofal sur Immopar sont loin d'être négligeables. La banque a, en effet, été chef de file pour l'acquisition d'un immeuble de 12.000 mètres carrés, acheté par Immopar pour 1,1 milliard hors taxes au promoteur Fradim, au plus fort du « boom » immobilier. La conjoncture s'étant par la suite dégradée, le centre d'affaires Adenauer n'a été ni revendu ni loué et surtout a fait l'objet d'une annulation du permis de construire par le tribunal administratif. Immopar a saisi cette occasion pour faire casser la vente devant les tribunaux civils. Aujourd'hui, Fradim a fait appel de cette décision et a intenté parallèlement un recours en Conseil d'Etat contre l'annulation du permis. Mais, en attendant, le prix de la vente n'a toujours pas été remboursé à Immopar, le jugement civil n'étant pas exécutoire.
Enfin, parmi les autres banques concernées, on peut citer la banque Worms et la banque La Hénin, qui ont toutes les deux enregistré des pertes records en 1992.

Françoise Blind-Schlogel

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