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De nombreux médicaments vont tomber dans le domaine public à partir de 2023 : pourquoi cela inquiète les groupes pharmaceutiques

De nombreux médicaments tomberont dans le domaine public à partir de 2023. Un cap périlleux pour les groupes, qui feront face à une baisse de leurs revenus.

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Publié le 14 juillet 2022 à 05h00, modifié le 14 juillet 2022 à 14h16

Temps de Lecture 4 min.

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Après deux décennies de règne sans partage sur les comptoirs des pharmacies américaines, l’heure est aux grands bouleversements pour le médicament vedette d’AbbVie, l’Humira, utilisé dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, psoriasis…). Le laboratoire du comté de Lake, installé dans la banlieue de Chicago, s’apprête à renoncer à l’un de ses derniers bastions : son très lucratif monopole aux Etats-Unis, qui a contribué à l’essentiel des plus de 200 milliards de dollars (environ 199,84 milliards d’euros) de ventes réalisées par ce seul médicament dans le monde depuis vingt ans.

A partir de 2023, pas moins d’une dizaine de biosimilaires – ces copies quasi identiques de médicaments biologiques dont le brevet est tombé dans le domaine public – viendront concurrencer son produit outre-Atlantique. Une bonne nouvelle pour les patients, qui profiteront de traitements moins coûteux, mais un immense défi pour AbbVie, qui va devoir faire face à une difficile équation : comment compenser les importantes baisses de revenus à venir de son médicament star ?

La firme américaine n’est pas seule dans ce cas. Il s’agit là d’une étape classique dans le cycle de vie d’un médicament. Lorsqu’une nouvelle molécule possédant des propriétés thérapeutiques est découverte, le laboratoire à l’origine de la trouvaille dépose un brevet pour protéger son innovation. Attribué pour une période limitée de vingt ans, ce dernier lui confère une exclusivité commerciale sur la vente de son produit. Durant ce laps de temps, la concurrence de génériques ou de biosimilaires est interdite, pour permettre au laboratoire de rentabiliser son investissement. Une fois arrivé à son terme, le brevet tombe dans le domaine public, ouvrant alors la porte à la concurrence de médicaments génériques ou de biosimilaires moins chers, qui font mécaniquement chuter les ventes de l’original.

Pour encaisser le choc, les industriels redoublent leurs efforts pour garnir leur portefeuille de nouveaux médicaments

Or, les années à venir s’annoncent périlleuses pour de nombreuses entreprises de Big Pharma. Celles-ci seront confrontées à l’expiration des brevets de certains de leurs médicaments les plus rémunérateurs, les blockbusters, ceux qui dépassent un milliard de dollars de chiffre d’affaires par an et qui assurent une grande part de leurs revenus. Outre l’Humira, le plus gros médicament au monde en matière de ventes (hors vaccins contre le Covid-19), d’autres produits, comme le Keytruda (17,2 milliards de dollars en 2021), de Merck MSD, l’Opdivo (7,5 milliards de dollars) et l’Eliquis (10,8 milliards de dollars), de Bristol Myers Squibb, le Stelara (9,1 milliards de dollars), de Johnson & Johnson, le Trulicity (6,5 milliards de dollars), d’Eli Lilly, l’Entresto (3,5 milliards de dollars) et le Gilenya (2,8 milliards de dollars), de Novartis, ou encore l’Ibrance (5,4 milliards de dollars), de Pfizer, devraient faire face à des compétiteurs d’ici à 2028. Ce bouleversement à venir, baptisée par les observateurs du secteur la « falaise des brevets », pourrait amputer les revenus des laboratoires pharmaceutiques, jusqu’à 180 milliards de dollars au cours des six prochaines années, selon les estimations du cabinet PwC.

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