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Festival de Cannes 2024 : de New York à Téhéran, un palmarès à la hauteur d’une édition luxuriante

Le jury de Greta Gerwig a attribué la Palme d’or à « Anora », de Sean Baker, tout en récompensant le casting féminin d’« Emilia Perez », de Jacques Audiard : Karla Sofia Gascon, Selena Gomez, Zoe Saldaña et Adriana Paz. Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, sorti clandestinement d’Iran à pied par les montagnes, a reçu le Prix spécial.

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Publié le 26 mai 2024 à 04h00, modifié le 27 mai 2024 à 14h17

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Les lauréats du palmarès de la 77ᵉ édition du Festival de Cannes, à l’occasion de la cérémonie de clôture, le 25 mai 2024. Les lauréats du palmarès de la 77ᵉ édition du Festival de Cannes, à l’occasion de la cérémonie de clôture, le 25 mai 2024.

Au terme de dix jours de visionnage, et vingt-deux films regardés, discutés, controversés, le jury de la 77ᵉ édition du Festival de Cannes, présidé par l’actrice et réalisatrice américaine Greta Gerwig, a enfin rendu son palmarès, samedi 25 mai, lors d’une cérémonie de clôture menée élégamment, sans accroc ni discours grinçants. Dans le ronron habituel des remerciements et des applaudissements, le tombé de rideau a cependant réservé à la salle du Palais des festivals trois beaux moments d’émotion qui resteront.

Le premier fut offert par la montée sur scène du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, venu recevoir le Prix spécial du jury pour son film Les Graines du figuier sauvage, qui sonde le fossé générationnel au sein d’une famille dont le père est devenu chien de garde du régime. La présence du réalisateur, sorti clandestinement d’Iran à pied par les montagnes, ces derniers jours, afin d’échapper à une peine de prison pour « collusion contre la sécurité nationale », était inespérée. Elle fut saluée par une ovation avant que le cinéaste ne prenne la parole pour, entre autres, envoyer une pensée à tous les membres absents de son équipe, « mon chef opérateur, mon ingénieur du son et nombre de techniciens qui sont sous pression des services secrets de [la République] islamique ».

Lire la rencontre (2024) | Article réservé à nos abonnés Mohammad Rasoulof, cinéaste en cavale au Festival de Cannes

Autre moment fort de cette cérémonie, les larmes mêlées au cri de combattante lancé par l’actrice espagnole transgenre Karla Sofia Gascon, qui a reçu le Prix d’interprétation féminine, au même titre que Selena Gomez, Zoe Saldaña et Adriana Paz, ses partenaires dans Emilia Perez, la comédie musicale sur fond de cartels mexicains, de Jacques Audiard. Lequel est également reparti avec le Prix du jury. Le Prix d’interprétation masculine est quant à lui allé à l’acteur américain Jesse Plemons pour le film à sketches Kinds of Kindness, du Grec Yorgos Lanthimos.

Le réalisateur Jacques Audiard et l’actrice Karla Sofia Gascon, qui a reçu le Prix d’interprétation féminine, lors de la cérémonie de clôture de la 77ᵉ édition du Festival de Cannes, le 25 mai 2024. Le réalisateur Jacques Audiard et l’actrice Karla Sofia Gascon, qui a reçu le Prix d’interprétation féminine, lors de la cérémonie de clôture de la 77ᵉ édition du Festival de Cannes, le 25 mai 2024.

Enfin, il y eut, pour nous émouvoir jusqu’à l’attendrissement, ces deux vétérans et maîtres du cinéma américain, réunis sur scène qui, se tenant la main et saluant leur amitié longue de six décennies, se sont mutuellement rendu hommage. Francis Ford Coppola (en compétition officielle pour Megalopolis, qui est reparti bredouille) et George Lucas, 80 ans, à qui le Festival a choisi, cette année, de remettre une Palme d’or d’honneur.

Logique inflationniste

Pour succéder à Anatomie d’une chute, de Justine Triet – lourde tâche –, le jury de Greta Gerwig n’a pas failli en attribuant la Palme d’or au meilleur film qui pouvait y prétendre cette année : Anora, de Sean Baker, conte de fées trivial entre une prostituée et le fils d’un oligarque russe virant à la comédie d’action lancée à toute allure dans les rues de New York. De même est largement mérité le Grand Prix attribué à All We Imagine as Light, de la réalisatrice indienne Payal Kapadia, qui, dans ce deuxième long-métrage, met en scène trois femmes, d’âge et de conditions différents, aux prises avec les traditions, le fardeau familial et le déterminisme social.

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