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Nawell Madani: entre charge mentale et maternité, le spectacle de la maturité

L'humoriste belge, au 1,2 million de followers sur Instagram, lance des vannes aux générations diverses de son public conquis. L'humoriste belge, au 1,2 million de followers sur Instagram, lance des vannes aux générations diverses de son public conquis.
L'humoriste belge, au 1,2 million de followers sur Instagram, lance des vannes aux générations diverses de son public conquis. @graiglabranche

NOUS Y ÉTIONS - Dans Tout court, l’humoriste belge de 44 ans au franc-parler, parfois cru, se livre sur le temps qui passe, la tentation du botox et sa difficulté de devenir mère. Un spectacle drôle et émouvant.

Elle a coupé ses cheveux. Tout court, c'est le nom de son nouveau spectacle -après 6 ans d'absence sur scène- et il se jouait mercredi 8 mai pour la première fois au Théâtre des Champs-Élysées, à guichets fermés. Pendant plus de 2 heures, l'humoriste de 44 ans nous émeut, des rires aux larmes. Avec talent. C'est très bien écrit et joué.

La comédienne de 44 ans qui se présente comme «Belge, rebeu et musulmane 2.0» a déjà de la bouteille: acolyte de Jamel Debbouze et de son Comedy club où elle a débuté, elle a déjà rempli neuf Olympia et a écrit, réalisé et produit Jusqu'ici tout va bien, une série Netflix l’an passé. Yeux de velours et sourire mordant, Nawell Madani passe en revue le temps qui passe («avant j'étais une star sur Instagram, maintenant je suis une plouc sur TikTok»), la charge mentale qui te fait vieillir plus vite que les hommes («Brigitte a en réalité le même âge que Manu»), la chirurgie esthétique, son père et ses origines algériennes, les secrets de la sexualité avec son mari Djibril depuis 20 ans, son embrouille avec Rihanna aux Oscars, son côté « cas soc' » qu’elle tente de cacher, le racisme quotidien qu'elle nomme sa «charge raciale» («les Arabes, on n'a pas la cote en ce moment. On n’a jamais eu la cote. Il faut qu'on bosse le marketing»).

Après plus d'une heure d'un spectacle déjà bien ficelée et dense, elle livre une deuxième partie sur le récit hilarant de sa participation à l'émission Rendez-vous en terre inconnue avec Raphaël de Casabianca (qui en prend pour son grade). Ce voyage au bout du monde de 3 semaines sera d'abord un supplice (pas de maquillage, -35 degrés, une hygiène rudimentaire et que des yaks) avant de devenir une révélation («j'ai mis du temps à comprendre que j'ai fait 7000 km pour faire le bilan de ma vie»). Nawell aborde avec pudeur son «parcours de combattante» pour devenir mère et ses 11 FIV. «Sa nouvelle cousine mongole sans cou» lui conseille de se déconnecter de tout pendant «deux saisons» et de se reconnecter avec son mari. Et ça marche. À 42 ans, Nawell a eu une petite Lou. Elle lui lit une lettre très émouvante avec son mari et l'ombre de leur famille clôture le spectacle. Le public se lève et applaudit, Nawell pleure: «Je me suis battue pendant 17 ans pour avoir ma fille. Et parfois je culpabilise quand je ne suis pas avec elle». Elle a toute sa place sur scène. À voir absolument!

Au théâtre des Champs-Élysées (complet) jusqu'au 12 mai puis le Dôme de Paris les 1er et 2 novembre et une tournée en France.

Nawell Madani rejointe sur scène à la fin du spectacle par son mari, l’acteur Djebril Zonga et leur fille Lou. Mikaëla Samuel/Le Figaro
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