Publicité

Guerre Israël-Hamas : Benny Gantz, rival de Netanyahou, réclame un plan d'après-guerre à Gaza, sous peine de démissionner

LE POINT SUR LA SITUATION - L'armée israélienne a annoncé samedi avoir rapatrié le corps d'un otage israélien récupéré dans la bande de Gaza, après le rapatriement de trois premiers corps vendredi.

Les tensions politiques s’accroissent en Israël. Benny Gantz, le principal rival de Benyamin Netanyahou menace de quitter le cabinet de guerre. Après avoir rapatrié les corps de trois otages retrouvés à Gaza vendredi, Tsahal a annoncé samedi avoir découvert le corps d’un nouvel otage. De son côté, l’Unrwa, l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, indique que 800.000 réfugiés palestiniens ont été déplacés depuis le 6 mai, alors que de violents combats sévissent encore à Rafah. Le Figaro fait le point sur la situation du conflit entre le Hamas et Israël.

Gantz menace de quitter le cabinet de guerre

Le principal rival de Benyamin Netanyahou, Benny Gantz, a donné trois semaines au premier ministre israélien pour adopter un «plan d'action» stratégique notamment sur l'après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il démissionnera. «Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré Benny Gantz lors d'un discours télévisé, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement».

L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas», président de l'Autorité palestinienne, chassée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas, a détaillé Benny Gantz. Il a aussi appelé à une normalisation avec l'Arabie saoudite «dans le cadre plus large qui permettra une alliance entre le “monde libre” et le monde arabe contre l'Iran et ses alliés».

«Les conditions posées par Benny Gantz sont des propos rabâchés dont le sens est clair : la fin de la guerre et la défaite d'Israël», a réagi Benyamin Netanyahou dans un communiqué, accusant son rival de «chercher une excuse pour renverser le gouvernement» et vouloir «la création d'un État palestinien». Sans majorité parlementaire pour son parti, le Likoud, Benyamin Netanyahou mène une coalition considérée comme la plus à droite de l'histoire d'Israël.

Un Israélien de 53 ans retrouvé à Gaza

L'armée israélienne a annoncé samedi avoir rapatrié le corps d'un Israélien récupéré dans la bande de Gaza, où il avait été emmené par le Hamas le 7 octobre après avoir été tué dans l'attaque menée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël.

Le corps de Ron Benjamin, 53 ans, a été retrouvé avec ceux de trois otages - Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter - dont le rapatriement des corps avait été annoncé vendredi, a précisé le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari.

Vendredi, il avait indiqué que les corps de ces otages avaient été récupérés «durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements» sur la base de renseignements obtenus notamment «lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza».

Selon «les renseignements vérifiés en notre possession, Ron Benjamin a été assassiné (...) le 7 octobre» et «son corps enlevé vers Gaza» par le Hamas, a expliqué le contre-amiral Hagari. «Après la procédure d'identification menée (...) à l'institut national de Médecine légale israélien», l'armée «a informé sa famille aujourd'hui», samedi, a-t-il ajouté.

800.000 Palestiniens déplacés

L'Unrwa, l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a estimé ce samedi que 800.000 personnes avaient fui les combats à Rafah, depuis le 6 mai et le début d'opérations au sol israéliennes dans cette localité de la lisière sud de la bande de Gaza.

À Rafah, «800,000 personnes (...) ont été forcées de fuir depuis que les forces israéliennes ont entamé l'opération militaire dans la zone le 6 mai», indique sur X Philippe Lazzarini, patron de l'Unrwa. «En réponse aux ordres d'évacuation demandant aux gens de fuir vers les soi-disant zones sûres, elles sont principalement allées dans les zones du centre (de la bande de Gaza) et à Khan Younès (Sud, NDLR) y compris dans des bâtiments détruits», ajoute-t-il.

«L'affirmation selon laquelle les habitants de Gaza peuvent se rendre dans des zones “sûres” ou “humanitaires” est fausse (....) Il n'y a pas de zones sûres à Gaza», assure Philippe Lazzarini. «Les zones vers lesquelles les gens fuient aujourd'hui ne disposent pas d'un approvisionnement en eau potable ni d'installations sanitaires», ajoute-t-il.

Depuis le 6 mai, l'armée israélienne a sommé les habitants de plusieurs quartiers est de Rafah de les évacuer, avant d'y entamer des bombardements et «opérations ciblées» au sol pour éliminer les derniers bataillons du Hamas qui s'y trouvent selon elle.

Violents combats à Jabalia et Rafah

De violents combats opposent les troupes israéliennes à des combattants palestiniens samedi à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza et à Rafah, dans le Sud, selon l'Unrwa. Au huitième mois de la guerre l'opposant au mouvement islamiste palestinien Hamas, l'armée israélienne a affirmé samedi avoir «éliminé une cinquantaine de terroristes» dans l'est de Rafah.

Selon des journalistes de l'AFP, les tirs d'artillerie et les frappes aériennes se poursuivent dans l'est et le nord-est de Rafah. Une frappe y a fait deux morts dans un camp de déplacés, a indiqué l'hôpital koweïtien de la ville. Les Brigades al-Qods, branche armée du Djihad islamique palestinien, ont aussi affirmé affronter dans l'est de la ville des troupes israéliennes, entrées dans ce secteur le 7 mai.

«Des dizaines de personnes sont mortes en martyrs et des centaines d'autres blessées» à Jabalia, a affirmé samedi le Hamas, accusant l'armée israélienne de «détruire des immeubles résidentiels (...) et prendre pour cible des écoles et abris».

Guerre Israël-Hamas : Benny Gantz, rival de Netanyahou, réclame un plan d'après-guerre à Gaza, sous peine de démissionner

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
68 commentaires
  • 3339683

    le

    Imaginons un court instant que la République de Gènes, limitrophe avec la France, associée à l'Afghanistan, mitée par des rebelles islamisants, soit reconnue comme État de plein droit par ces trois pays ... en voilà une belle affaire ! qui serait vite expédiée par nos armées et réglée diplomatiquement au plus haut niveau, quelque soit l'image internationade ces troix faux-amis. Point.

  • Momo314

    le

    L'agence pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à plus d'employés (30.000) que le haut commissariat aux réfugiés (UNHCR) (18.000 employés) qui s'occupent des réfugiés du monde entier.

  • Malvik2

    le

    On commence à comprendre peu à peu pourquoi le Hamas s’obstine vaille que vaille à ne plus libérer d’otages: la plupart sont d’ors et déjà morts, pour ne pas dire tous. Ceci expliquant aussi l’implacabilité d’Israel dans la poursuite des bombardements. Hélas, pas sûr qu’à l’avenir le Hamas ne reconstitue pas ses forces peu à peu…certes les Israéliens leur ont passé l’envie de refaire un 07 octobre de sitôt, et ils ont eu dans l’ensemble bien raison, mais jusqu’à quand ? Tout le problème est là.

À lire aussi