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Coronavirus : un an après le début du premier confinement, ces choses qui semblent devenues impossibles

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Il a littéralement changé nos vies : le coronavirus a modifié nos habitudes et de nos modes de fonctionnement. A tel point qu’un an après le début du premier confinement, certains gestes ou certaines activités nous paraissent appartenir au monde d’avant.

Des jeunes font la fête sans masque ni distanciation (illustration). Des jeunes font la fête sans masque ni distanciation (illustration).
Des jeunes font la fête sans masque ni distanciation (illustration). © Getty - Robert Daly

C'était il y a un an tout juste, le 16 mars 2020 : le président de la République Emmanuel Macron prenait la décision de confiner tout le pays pour tenter d'endiguer la propagation du coronavirus. Pendant près de deux mois, les Français ont vécu au rythme des décomptes quotidiens, des attestations de sortie, des applaudissements pour les soignants à 20h. 

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En un an, nos vies ont été bouleversées et nous avons souvent changé nos habitudes à cause de ce "fait social inattendu", comme l'évoque l'anthropologue Fanny Parise. "C'était perçu comme impossible", analyse la chercheuse associée à l'Institut lémanique de théologie pratique (ILTP). "Le premier confinement a agi comme un rite de passage et d'initiation", explique la chercheuse. "Il nous a préparé à une néo-normalité plus ou moins provisoire." Finalement, un an plus tard, certains gestes ou certaines activités nous paraissent appartenir aujourd'hui à une vie lointaine ! 

Sortir le soir

"Michel, on n’irait pas prendre un verre quand tu auras fini ce que tu es en train de faire ?" Cette phrase, on aimait la prononcer de temps en temps après une grosse journée ou quand les beaux jours arrivent. Sortir après le travail ou le weekend en soirée, c’est devenu un lointain souvenir. "Je regarde un reportage sur la vie nocturne : boîte de nuit, bars, etc. Ça me fout tellement le seum", témoigne ainsi John Shelby sur Twitter le 18 décembre 2020. 

Avec le confinement puis le couvre-feu, nous avons basculé dans le rythme métro-boulot-dodo. Du coup, quand on voit les héros de nos séries préférées aller au bar après une dure journée, on leur en veut un peu (ok, beaucoup). "Nos manières de vivre n'ont pas disparu : elles s'adaptent", rassure cependant Fanny Parise, qui souligne que nous avons réussi à remplacer cet apéro physique par des apéros en visio sur Skype, par exemple.

Aller au bar ou au restaurant

C’est une autre des choses qu’on aimait faire et qui semble être un lointain souvenir : aller au bar ou au restaurant. Conséquence : la phrase "c’est pour emporter ?" paraît "so 2019" à un internaute sur Twitter, comprenez complètement démodée en 2021. Un autre ironise même sur Instagram en postant la photo d’un dessin réalisé par un enfant : "Si on allait se [prendre] une bière ?", écrit-il, accompagnant sa publication des mots clés #so2019 et #aprescovid.  

Avec tout ça, quand on voit Top Chef à la télévision ou un reportage tourné avant que ces établissements ne ferment, on ressent un petit vague à l’âme, une pointe de nostalgie. Surtout ceux qui peinent à cuisiner aussi bien que Philippe Etchebest ou Hélène Darroze (on vous voit pleurnicher). Allez, courage, vous allez sûrement réussir votre 1000e essai de pain maison (ou pas).

Faire une grosse fête

Des dizaines d’amis, de la musique, un buffet, des boissons… "Mais qu’est-ce qu’ils font, ils vont se faire verbaliser !" Avouez,  vous l’avez tous pensé au moins une fois en regardant un film pendant le confinement. "Ils se rendent compte de tous les microbes qu’ils échangent là ?" Et oui, pour l’instant, on ne s’imagine plus danser bras dessus, bras dessous. En revanche, on n’est pas mécontents d’avoir laissé La Chenille sur le bord de la route par la même occasion.

Sortir sans masque

Qui n’a jamais oublié de prendre son masque au moment de sortir ? Que celui à qui ça n’est jamais arrivé nous jette la première pierre. D’ailleurs, quand on oublie, on essuie très vite des regards courroucés… Le masque est tellement entré dans nos usages qu’on est parfois choqué de voir un personnage sortir sans dans une série ou un film. C’est même un peu devenu l’incontournable dans la check-list avant de sortir de chez soi : clés-portefeuille-manteau-masque. "Nous avons réalisé beaucoup d'apprentissages, avec des nouvelles gestuelles et de nouvelles manières d'interagir avec les autres", confirme Fanny Parise. Au-delà de ces pratiques, c'est comme une nouvelle philosophie qui s'impose à nous. "Les individus doivent arbitrer avec la gestion culturelle du risque", analyse l'anthropologue.

Faire la bise ou serrer la main

"Chez nous, c’est quatre !" Ca fait bien longtemps qu’on n’a plus entendu cette phrase et que, par la même occasion, on n’a pas vécu ce moment de gêne au cours duquel votre interlocuteur et vous ne savez pas à quel moment vous arrêter. D’ailleurs, pour nous éviter ces confusions à l’avenir, certains internautes, comme SphynXz, proposent qu’on réfléchisse tout de suite à ce que sera la bise après l’épidémie. "Avant que tout redevienne comme avant, on ne peut pas se mettre d’accord sur deux bises ?", plaide-t-il sur Twitter. 

Pour autant, Fanny Parise rappelle que nous n'avons pas complètement changé nos habitudes. Certains, par exemple, continuent de faire la bise à leurs proches. "Nous avons tendance à penser qu'une personne qui est proche de nous, qu'on connaît plus, risque moins de nous transmettre le virus", explique-t-elle. En effet, elle analyse la bise comme un "rituel d'interaction très important" pour nous, à tel point que certains préfèrent le conserver au moins pour les personnes dont ils sont les plus proches. "Si on ne peut pas faire la bise, serrer la main, qu'on doit garder le masque et une distance, c'est perturbant car on ne fait pas et on ne dit pas les mêmes choses." Elle pense donc que la sacro-sainte bise, bien française, ne va pas disparaître car elle est profondément ancrée dans notre culture. "En revanche, elle va peut-être évoluer à la baisse - uniquement pour les proches par exemple."

Sortir sans réfléchir

S’il fallait résumer tout ce qui précède, voilà ce qu’on pourrait dire : la spontanéité, l’impulsivité, c’est "so 2019" comme disent les plus jeunes, c’est-à-dire que ça nous paraît presque dépassé. Attraper ses clés et sortir ? Oui mais avant 18h, avec son masque ou son attestation… Et pour autant, se projeter n’est pas beaucoup plus simple : des vacances à l’étranger dans six mois ? Difficile à dire. Un weekend à l’autre bout de la France dans trois semaines ? Pas sûr non plus. "Accepter l'imprévu, c'est être libre et faire ce que l'on veut. C'est donc en tension avec cette nouvelle gestion de la culture du risque à laquelle on est soumis depuis un an", souligne l'anthropologue.

Ce qui est plus sûr en revanche, c'est que nous avons évolué en un an. "Même si le coronavirus disparaît totalement, on aura changé et on ne reviendra pas à l'état initial", prédit Fanny Parise. C'est le propre du rite de passage, qui est une étape dans le parcours des individus qui ne sont plus les mêmes par la suite. La chercheuse de l'ILTP explique que "les grosses épidémies coïncident avec des changements politiques, économiques, sanitaires ou technologiques. On a des périodes de rupture et de transition." Ce qui conduit à une accélération dans le changement de nos modes de vie. Alors à la rédaction de France Bleu, le mieux qu’on puisse vous conseiller, c’est de profiter de l’instant présent !

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