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Urgences : Agnès Buzyn reçoit les acteurs du secteur, où en est la grève ?

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Alors que la moitié des services publics d'urgence sont désormais en grève, la ministre de la Santé Agnès Buzyn reçoit ce lundi les syndicats hospitaliers, des représentants des médecins libéraux et du collectif Inter-Urgences. De nouvelles mesures doivent être annoncées.

Les urgences de Saint-Etienne sont en grève depuis le mois de juin. Les urgences de Saint-Etienne sont en grève depuis le mois de juin.
Les urgences de Saint-Etienne sont en grève depuis le mois de juin. © Radio France - Elie Abergel

Alors que la ministre des Solidarités et de la Santé a promis d'annoncer de nouvelles mesures ce lundi, la moitié des services d'urgences du secteur public sont désormais en grève. Selon le décompte du collectif Inter-Urgences, 239 ont rejoint le mouvement qui a débuté à la mi-mars après une série d'agressions. Les personnels protestent contre la dégradation de leurs conditions de travail et réclament des moyens supplémentaires. Avec le manque de médecins libéraux dans certains territoires, la fréquentation des urgences a plus que doublé en vingt ans. Dans le même temps, en aval, quelque 100.000 lits ont été supprimés dans les hôpitaux, limitant les places disponibles pour accueillir les patients.

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"On voit dans certains hôpitaux que le problème c’est l'aval des urgences c'est à dire le fait que les urgences ont beaucoup de malades et ne sont pas en capacité de les faire hospitaliser", a insisté la ministre mercredi sur franceinfo_. "Il y a certains services où il va falloir remettre des moyens, éventuellement créer des postes fléchés"_, a-t-elle ajouté, mais "pas forcément aux urgences." 

Que promet le gouvernement ?

Après avoir débloqué 70 millions d’euros en urgence avant l’été, notamment pour financer une nouvelle "prime forfaitaire de risque" mensuelle de 100 euros net pour les infirmiers et les aides-soignants et des recrutements dans les établissements "en tension" durant l'été, la ministre a dévoilé une série de mesures pour "améliorer la situation" de services "en surchauffe" le 2 septembre, en marge d'une visite au CHU de Poitiers (Vienne). 

Améliorer la prise en charge des personnes âgées

Pour permettre aux seniors d'être hospitalisés dans un service de médecine sans passer par les urgences, Agnès Buzyn a promis de généraliser "des filières d'admission directe". Les médecins traitants ou  médecins coordonnateurs des Ehpad (maison de retraite médicalisée) et les médecins hospitaliers devront signer un accord préalable. "Une incitation financière, une forme de bonus" sera octroyée dès l'an prochain aux "hôpitaux qui (les) mettront en place", a promis la ministre.

Le gouvernement veut aussi développer la "vidéo-assistance entre les Ehpad et le (régulateur du) Samu", pour éviter des hospitalisations en cas de "pathologies bénignes". Dans le cas d'une plaie ou d'une brûlure par exemple, des photos pourraient être transmises en temps réel via des valises de télémédecine.

Des infirmiers aux compétences élargies

La ministre souhaite en outre étendre les compétences des infirmier.e.s pour fluidifier les passages aux urgences. Ils/Elles auront le droit de "faire des gestes qu'ils ne peuvent pas faire aujourd'hui", comme "prescrire de la radiologie (ou) faire des sutures", ce qui leur permettra de toucher une "prime de coopération" de 80 euros net par mois, selon la ministre.

À plus long terme, le nouveau métier d'infirmier de pratique avancée, avec des compétences élargies, sera étendu à la spécialité "urgences", avec de premières formations à partir de l'automne 2020, et de premiers diplômés en 2022.

Informatiser la gestion des lits

Pour améliorer la gestion des lits, Agnès Buzyn a également annoncé que la gestion informatisée en temps réel des lits d'hospitalisation, ou "bed management", serait étendue à tous les hôpitaux. Objectif : "optimiser les lits vides qui existent aujourd'hui au sein des groupements hospitaliers de territoire."

Qu'en pensent les grévistes ?

"C'est du réchauffé et cela ne répond pas à l'urgence de la situation", a réagi l'urgentiste et cégétiste Christophe Prudhomme auprès de l'AFP, citant notamment les gestionnaires de lits, que voulait déjà développer le précédent gouvernement.  

Une déception partagée par Inter-Urgences. "Les gestionnaires de lits, par exemple, c’est nécessaire mais c’est loin d’être une solution miracle quand il n’y a pas de lits", a commenté Hugo Huon, son président, auprès du journal Le Monde.

Le collectif organise une nouvelle assemblée générale le 10 septembre à Saint-Denis. De son côté, la CGT appelle les soignants à se mobiliser mercredi 11 septembre. 

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