[go: up one dir, main page]

Passer au contenu
Publicité

80 ans après le bombardement américain d'Avignon, Henri Toppin n'a pas oublié les cadavres

Par

Les bombardiers américains visaient les rotondes d'Avignon. Ils ont aussi touché le quartier Saint-Ruf. Quelque 525 personnes ont été tuées. Un jeune homme de Cavaillon s'était porté volontaire pour déblayer les ruines. Quatre-vingts ans plus tard, Henri Toppin se souvient du 27 mai 1944.

Henri Toppin n'a pas oublié les cadavres qu'il a sortis des ruines du bombardement d'Avignon le 27 mai 1944 Henri Toppin n'a pas oublié les cadavres qu'il a sortis des ruines du bombardement d'Avignon le 27 mai 1944
Henri Toppin n'a pas oublié les cadavres qu'il a sortis des ruines du bombardement d'Avignon le 27 mai 1944 © Radio France - Philippe Paupert

Il y a 80 ans exactement, les bombardiers américains visaient les rotondes Avignon pour paralyser les trains et la circulation de l'armée allemande. Mais les bombes ont aussi détruit le quartier Saint-Ruf d'Avignon. À 10h30 ce lundi 27 mai 2024 , les cloches de l'église du Sacré Cœur d'Avignon sonneront pour commémorer ce drame.

Publicité

Le 27 mai 1944, un jeune homme s'était porté volontaire pour venir déblayer les ruines. Henri Toppin n'a rien oublié : "J'ai déblayé. Ramasser des débris, c'est de la rigolade, ramasser des cadavres, c'est pas pareil..."

Forteresse volantes américaines et appel à l'aide

Ce jour-là, Henri Toppin travaillait chez un architecte de Cavaillon quand "on a entendu passer dans la matinée les forteresses volantes" dit-il. "En début d'après-midi, une camionnette est passée avec quelqu'un qui criait dans un cornet "On a besoin de main d'œuvre à Avignon pour une catastrophe !" Je suis monté dans cette camionnette."

Henri Toppin explique qu'il ne connaissait pas ce quartier Saint-Ruf. "Les gens courraient partout. On a été reçu à l'entrée d'un cinéma pour nous indiquer de rejoindre une avenue. Quand je suis arrivé au milieu des débris, j'ai été estomaqué, bloqué par l'importance des destructions. C'était dantesque. Il ne restait pas grand chose de la maison que nous avons déblayée. Je me souviens qu'il y avait un petit jardin où le père de famille avait creusé une tranchée pour mettre sa famille à l'abri."

"Estomaqué" pour la vie

Henri Toppin se remémore cet après-midi après les premiers bombardements le 27 mai 1944 : "Au fur et à mesure du déblaiement, on a sorti les corps du papa, puis de la maman et des deux enfants. Ça ne s'oublie pas. On avait 20 ans... À cet âge-là, ca marque."

Du 27 mai au 15 août 1944, quelque 37 bombardements ont visé Avignon, près de 600 personnes sont mortes dont 525 pour la seule journée du 27 mai. Le bilan global est de 800 blessés, des centaines de maisons détruites dans les quartiers Champfleury, les Rotondes, boulevard Raspail où fut détruit l’hôtel Dominion, siège de l’état-major allemand.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined