La progression du Cac 40 s'accélère, nouveau record pour TotalEnergies, l’inflation américaine sans mauvaise surprise

La Bourse de Paris accélère sa progression ce vendredi après-midi suivant la publication d’un indicateur majeur d’inflation américaine, dont les chiffres ne surprennent pas outre mesure les investisseurs.

L’indice des prix PCE a augmenté de 0,3% sur un mois en mars et de 2,7% sur un an. En écartant l’alimentation et l’énergie, cette mesure d’inflation très suivie par la Réserve fédérale s’élève à +0,3% en rythme mensuel et à +2,8% en rythme annuel. C’est 0,1 point de pourcentage de plus que les chiffres du consensus pour la variation annuelle, mais conforme aux anticipations entre février et mars. Presque une bonne nouvelle, donc, pour le marché, qui redoutait le pire après l’annonce hier d’une accélération plus marquée que prévu de cette jauge de l’inflation sous-jacente sur l’ensemble du premier trimestre (+3,7% contre +3,4% attendu). Mais dans le détail, le rapport de BEA indique que les données de février et essentiellement de janvier ont été corrigées et relevées. Les dépenses des ménages ont stagné à 0,8% (+0,6% attendu) en mars tandis que leurs revenus ont augmenté, comme prévu, de 0,5%.

« Ce rapport d'inflation n'est pas aussi chaud qu'on le craignait, mais les investisseurs ne devraient pas trop s'ancrer dans l'idée que l'inflation a été complètement guérie et que la Fed réduira ses taux d'intérêt à court terme, fait remarquer George Mateyo, chez Key Wealth. Les perspectives de détente monétaire demeurent, mais elles ne sont pas assurées, et la Fed aura probablement besoin d'une faiblesse du marché de l'emploi avant d'avoir la confiance nécessaire pour procéder à une réduction de taux ».

Vers 16 heures, le Cac 40 gagne 0,9% à 8.090 points dans un volume d’affaires de 1,4 milliard d’euros.

L’aéronautique clouée au sol

En tête de l’indice, on retrouve Saint-Gobain (+6,3%), la baisse de son chiffre d’affaires à 11,36 milliards d’euros sur janvier-mars étant légèrement moins importante que prévu tandis que les volumes de ventes vont s’améliorant. L’action TotalEnergies (+2,3%) a inscrit un nouveau sommet, à la faveur d’une baisse moins forte qu’anticipé du résultat net ajusté du groupe pétrolier, gazier et d’énergies renouvelable, à 5,1 milliards de dollars sur les trois premiers mois de 2024.

URW, Accor, Eramet ou encore Amundi sont également bien orientés suivant leurs publications. Mais tout le monde ne peut pas en dire autant. L’action Airbus reflue de 1% par exemple après que l’avionneur européen a annoncé un bénéfice d'exploitation en forte baisse au premier trimestre et bien en-dessous des attentes, son flux de trésorerie étant ressorti à -1,8 milliard d'euros, contre -1,3 milliard attendu par les analystes. L'équipementier aéronautique Safran recule un peu dans son sillage, en dépit d'une croissance organique de 19,1% de son chiffre d'affaires trimestriel.

Valeo cède près de 3% après des facturations en baisse de 1% sur un an, la faiblesse de la demande dans l’électrique éclipsant la vigueur des activités traditionnelles de l'équipementier dans le thermique, l'hybride, les aides à la conduite et l'éclairage.

Alphabet profite de l'IA

Aux Etats-Unis, les excellentes publications trimestrielles des deux géants technologiques redonnent le sourire aux investisseurs, inquiets des valorisations élevées du secteur et désenchantés par les annonces de Meta mercredi soir.

Alphabet a pulvérisé les prévisions de ventes et de profits du premier trimestre et annoncé le versement de son premier dividende ainsi qu’un nouveau plan de rachat d’actions. Microsoft a également enregistré des résultats supérieurs aux attentes, grâce à la demande des entreprises pour ses offres de cloud et d'intelligence artificielle. La maison-mère de Google gagne 10,7% et l’éditeur de logiciels 2,6%. Ce faisant, et en dépit des mauvaises prévisions d’Intel (-11%), le Nasdaq rebondit de 1%. « Il ressort clairement des résultats de Microsoft et de Google que la demande d'infrastructures cloud commence à se normaliser », souligne Tejas Dessai, analyste de recherche chez Global X ETFs.

Les majors pétrolières Chevron et ExxonMobil piquent du nez après la baisse de leur bénéfice sur un an.

D’après JPMorgan, près de 80% des entreprises du S&P 500 ayant publié leurs résultats jusqu'à présent ont dépassé les espérances du marché. Pourtant, les réactions boursières ne suivent pas, les résultats supérieurs aux prévisions ayant été récompensés par une progression inférieure à la moyenne à Wall Street tandis que les entreprises qui n'ont pas atteint le consensus sont punies plus sévèrement que d'habitude, font remarquer les stratèges de la banque américaine.