Actionnaires, votre vote est précieux

« On ne peut pas demander aux actionnaires de financer une entreprise sans leur laisser le droit de s'exprimer. Ce serait comme si un citoyen devait payer des impôts sans pouvoir participer aux élections. » Pour Jehanne Leroy, directrice de la Recherche France de Proxinvest, société de conseil en politique de vote pour les investisseurs (proxy advisor), le projet de loi du député Alexandre Holroyd autorisant les droits de vote multiples (25 par action) lors des introductions en Bourse, pour inciter les entreprises à choisir la place de Paris, pose un problème de principe. Les garde-fous sont insuffisants (incessibilité, limitation à quinze ans).

Saluons, d'ailleurs, la décision de Veolia (après TotalEnergies en 2023) de mettre cette année au vote la suppression des droits de vote doubles, qui déconnectent le pouvoir de l'implication économique.

En outre, l'obligation de permettre le vote en ligne en direct est attendue pour l'an prochain. Les sociétés hésitent car, lorsque les actionnaires votent à l'avance, elles peuvent détecter à temps le risque de rejet d'une résolution. Certaines demandent alors à un cabinet spécialisé (proxy sollicitor) de relancer ceux qui ont « mal voté » pour leur suggérer qu'ils ont mal compris, voire font pression pour les convaincre de modifier le sens de leur vote. Au pire, elles retirent in extremis la résolution de l'ordre du jour pour éviter un rejet visible.

Vous le voyez, votre droit de vote est convoité et redouté ! Pour aider les actionnaires individuels et les clubs d'investissement à ne pas le laisser perdre, Investir leur propose, depuis 2018, son Service Procuration. Sur place, son représentant tiendra compte des débats pour prendre la meilleure décision, sur la base de la politique de vote expliquée ci-après.