La newsletter : un outil de communication peu cher et performant pour entrepreneurs

On la croyait morte ces dernières années, pourtant, la newsletter est au top de sa forme. Bien que les gens soient de plus en plus réticents à donner leur e-mail de peur d'être bombardés de publicité, c'est le moyen marketing le moins coûteux et le plus rentable qui soit.

Pour 1$ investi, c'est en moyenne 38$ de chiffre d'affaires.

La newsletter permet : d'avoir un contact direct via l'e-mail que les gens t'ont donné ; de pouvoir parler sans contrainte de format, langage ; - communiquer autant que tu veux et quand tu veux.

Le plus beau dans tout ça : tu es SÛR que toute ta base e-mail (ou presque) va recevoir ton message. Ce qui n'est pas le cas des réseaux sociaux.

Si tu as peur de la surcharge de travail, sache que tu n'es pas obligé d'envoyer un mail toutes les semaines, mais si tu as l'adresse mail de ton lecteur, tu as un atout de taille face aux réseaux. C'est une véritable sécurité en cas de problème.

Comment mettre une newsletter en place ?

C'est assez simple ! Choisis un gestionnaire d'e-mail : Mailchimp, Brevo (ex-Sendinblue), Substack ou autre. Crée ton profil et choisis ta formule d'abonnement. La plupart ont des versions gratuites chouettes si tu n'as pas de grosses bases e-mail.

Ensuite, tu crées un ou plusieurs formulaires d'inscription que tu places sur tes réseaux ET ton site web. Enfin : incite les gens à s'abonner et le tour est joué. Tu as une base e-mail sauvegardée, tu peux parler à ta communauté.

Comment motiver les gens à s'abonner ?

- Si tu as du temps et que tu veux développer ce canal, tu peux créer une newsletter sur ton domaine de prédilection et l'envoyer de manière régulière. Si tu veux un lien assez fort avec ton audience, je te conseille toutes les semaines ou deux semaines.

Niveau promotion : tu joues sur le fait de proposer du contenu exclusif toutes les deux semaines pour les abonnés.

- Si tu veux avoir une base e-mail sans proposer du contenu régulier, tu proposes un cadeau. Ça peut être un e-book gratuit, un manuel ou autre, mais le but est de dire aux gens : « Ça t'intéresse ? Donne-moi ton e-mail et je te l'envoie gratuitement. »

Ce sont les manières d'augmenter la base e-mail les plus fréquemment utilisées.

Sur chaque réseau, tu peux faire la promotion de ta newsletter avec la présence du lien d'inscription, une petite story, etc.

Le plus important est d'être transparent avec l'objectif de la newsletter pour tes lecteurs. Si tu mises sur la durée avec un contenu qui n'est pas « agressif » en termes de marketing , mets bien en avant qu'il s'agit de mails de conseils/astuces.

La plus grande préoccupation de ton lecteur est de savoir s'il va être bombardé de promotions, la faute à des années de marketing ultra-agressif de grandes entreprises et de données revendues. Mise sur le côté « moi, je suis sympa, je veux juste d'aider ».

Sois clair sur la fréquence autant que possible. Si c'est un mail par semaine, par mois, tu dois le dire. Ça va permettre à ton lecteur de décider s'il souhaite recevoir autant de mails.

Ça peut te couper des inscriptions, certes, mais ça va surtout limiter les désinscriptions, car tu es plus présent que le lecteur le souhaite. Or, les désinscriptions, ce n'est jamais bon pour tes statiques.

Si tu veux avoir un e-mail pour faire la promotion de nouveaux produits, etc., mise sur l'exclusivité produit. « Je te préviendrai en avant-première de la sortie de notre nouveau produit », par exemple. L'idée est de faire comprendre au lecteur que tu ne le bombarderas pas de message, mais qu'il s'agira de mails commerciaux quand ça arrivera.

Attention toutefois à ne pas placer des gens dans ta base e-mail sans leur consentement. La loi européenne RGPD (Règlement général sur la protection des données) encadre ce genre de pratique.

Pour faire court : si tu ajoutes un inconnu qui n'est pas ton client sans son consentement, c'est NON.

Pour avoir une base e-mail légale, il faut :

Lors de la récolte des données :

- Indiquer ouvertement qu'il y a collecte de données et la méthode d'hébergement des données.

- Être transparent sur le traitement final des données. Et s'il y a traitement spécifique des données : consentement spécifique. La case ne doit pas être précochée lors de la demande d'un consentement.

- Permettre à chaque utilisateur de consulter et/ou de modifier les informations le concernant. Supprimer l'ensemble des données d'un utilisateur, s'il le demande. Préciser à partir de quelle date les données seront supprimées définitivement des bases de données de l'entreprise

Lors de l'envoi d'une campagne e-mail, il faut :

- La présence d'un lien de désabonnement dans l'e-mail.

- Une double case d'autorisation à cocher par l'utilisateur.

- La mise à disposition une adresse e-mail support de retour.

En gros, dans ton formulaire d'inscription, il faut :

- Rendre clair le fait que la personne s'inscrit à ta newsletter.

- Expliquer qu'elle peut se désabonner ou modifier ses données.

Dans chaque e-mail :

- Avoir un lien pour se désabonner.

- Avoir un e-mail qui fonctionne pour toute demande d'informations ou support.

Maintenant, place aux astuces qui vont te changer la vie !

Comment avoir une newsletter qui va être lue ?

Nos boîtes mail sont surchargées. Jusque-là, ce n'est pas quelque chose de nouveau ; pourtant, je peux t'assurer que tu peux avoir un taux d'ouverture de ta newsletter de plus de 60, voire 70 %, facilement, alors qu'en moyenne ça plafonne à 25 %.

Comment faire ? Avant toute chose, fais le ménage dans ton audience. Tu peux supprimer tous ceux qui sont considérés comme inactifs. Ils encombrent ton audience et font chuter tes statistiques. Une fois que tu as fait ça, place au travail d'écriture.

Pour que ton taux d'ouverture soit haut, il faut que ton objet de mail soit travaillé. « Bulletin numéro 1 de 2023 », ça fait pas rêver. Ton objet de mail doit être écrit en dernier, une fois que tu as tout ton contenu. Il doit être un reflet de ton sujet, il doit intriguer, choquer.

C'est la même chose que pour une accroche de publication, sauf que tu es souvent très limité au niveau des mots.

Par exemple, tu peux utiliser :- X pensait avoir raison et pourtant.- Les 5 astuces qui vont changer (façon de faire).- 3 clés pour (bénéfice).

Ensuite, place à la prévisualisation. Ce sont les 2-3 lignes que tu peux voir quand tu as ton mail dans ta boîte de réception.

Tu dois les travailler au maximum pour continuer dans cette dynamique.

Par exemple :

Accroche : X pensait avoir raison et pourtantPrévisualisation : Il lui manquait un élément essentiel pour faire décoller son entreprise. Je te dis lequel ici.

Ou encore :

Accroche : Les 5 astuces qui vont changer ta productivitéPrévisualisation :Si tu as le temps d'attention d'un poisson rouge, je te donne ce qui a tout changé pour moi.

Tu peux ajouter des émojis, mais il ne faut pas qu'ils remplacent un mot, car si ton gestionnaire d'e-mail ne le comprend pas, il ne l'affichera pas. Résultat : tu as un blanc dans ta phrase et elle ne veut plus rien dire.

Pour l'expéditeur : mets ton nom. Peu importe que tu travailles pour toi ou pour une entreprise, mets ton nom. Ton lecteur veut lire un mail écrit par quelqu'un, pas par une entreprise. Le taux d'ouverture sera bien meilleur, car il se sentira plus en confiance.

Tu peux mettre : PRENOM de ENTREPRISE avec un émoji, tout simplement. Rien qu'en faisant ces 3 choses, tu peux grandement améliorer ton taux d'ouverture.

Maintenant, il faut fidéliser le lecteur et pour ça il faut :- Du contenu UTILE. C'est fini le temps de la promotion non-stop. « Achète ceci » « achète cela ». Les clients et tes lecteurs n'ont pas envie que tu leur demandes d'ouvrir leur portefeuille constamment. Donne d'abord du contenu utile pour les motiver à acheter ensuite. Si tu vends des vêtements, tu peux écrire sur des looks, des conseils d'entretien, les tendances. Si tu vends tes services, tu peux écrire des conseils facilement applicables, donner les nouveautés de ton secteur, des études de cas.

- Proposer de poser une question ou inviter à la discussion : pour que ton lecteur se sente écouté.- Avoir un sujet et ne pas en dévier.

Selon moi, il n'y a pas de newsletter trop longue ou trop courte, tant qu'elle est utile. Pour cela, il te faut un sujet unique et ne pas en dévier. S'il est intéressant, alors les lecteurs resteront.

Par contre, bien que tu sois en dehors des réseaux et que tu n'as pas à respecter leur code d'écriture, je te suggère fortement de soigner ta présentation, de prévoir de l'espace et des petites choses fun si ton mail est long. Ça augmentera l'attention que ton lecteur porte à ton contenu.

*Ce texte est extrait de « Petite entreprise, grands réseaux » publié aux éditions Gereso, 189 pages, 23 euros.